Alain Resnais, cinéaste, réalisateur français, est décédé le 1 mars 2014.
« C’était un homme de théâtre qui adorait les acteurs. Je garde le souvenir d’un homme curieux, facétieux, ouvert à tout, s’intéressant à tous les sujets. Chaque film était pour lui l’occasion d’explorer des voies nouvelles du cinéma. Pour "Aimer, boire et chanter" (en salles le 26 mars), il avait reçu cette année le prix Alfred Bauer de la Berlinale avec la mention “pour un film qui ouvre de nouvelles perspectives”.
André Dussollier
"Un aventurier. Un chercheur.
Un jeune homme à la sensibilité hors pair. »
Issu d’une famille lettrée, Alain Resnais se passionne très tôt pour toutes les formes d’art, de la photographie à la littérature. Passionné de théâtre, il s’inscrit au Cours Simon avant d’intégrer en 1943 la première promotion de l’IDHEC, en section montage. Après-guerre, il réalise une série de films d’art très remarqués (Van Gogh, Guernica). Bien que contemporain de la Nouvelle Vague, il est plus proche d’un groupe "Rive gauche" engagé dont font partie Chris Marker, avec qui il co-signe "Les Statues meurent aussi" (Prix Jean Vigo 1954), et Agnès Varda - il monte "La Pointe courte", premier long métrage de la réalisatrice en 1954-55. La même année, il obtient le Prix Jean-Vigo, pour "Nuit et brouillard", documentaire qui deviendra un film de référence sur la déportation.
Sorti en 1959, après "Les 400 coups", "Hiroshima mon amour", le premier long métrage d’Alain Resnais, s’impose comme une autre œuvre charnière du cinéma français, à la fois par l’audace de son sujet et la modernité de la narration.
Versé sur un style relativement expérimental, Resnais n’en oublie pas de diffuser un message pour autant : la mémoire restera ainsi un des thèmes fétiches du cinéaste : "L’Année dernière à Marienbad" (Lion d’Or à Venise en 1961), "Muriel" (1964), sur les fantômes de la Guerre d’Algérie, "Providence" (1977).
En dépit de son image de cinéaste intellectuel, l’auteur de "L’Amour à mort", est nourri de culture populaire : s’essayant à la SF ("Je t’aime, je t’aime", 1968), il revisite le théâtre de boulevard ("Mélo", 1986), s’intéresse à la BD ("I Want to Go Home"), donne à la variété ses lettres de noblesse ("On connait la chanson", 1997) et signe une opérette ("Pas sur la bouche").
Film-puzzle rythmé par les interventions d’Henri Laborit, "Mon Oncle d’Amérique" (primé à Cannes en 1980) est le film typique d’Alain Resnais.
A partir des années 80, Resnais fait appel à un trio d’acteurs virtuoses auxquels il offre, au fil des ans, des partitions subtiles et variées : André Dussollier, Pierre Arditi et sa muse Sabine Azéma. L’amour de Resnais pour ses comédiens éclate dans "Smoking-No Smoking", Arditi et Azéma interprétant à eux seuls les onze personnages de ce diptyque, César du Meilleur film en 1993. Plus abordables et moins hermétiques, ses films prennent alors une direction moins abstraite. A l’occasion de la présentation des "Herbes folles", Alain Resnais reçoit à Cannes un Prix exceptionnel pour l’ensemble de son œuvre. Loin de tirer sa révérence, il continue d’exercer sa passion avecsa troupe de fidèles, "Vous n’avez encore rien vu".
Son dix-neuvième et dernier long-métrage, "Aimer, boire et chanter", adapté de la pièce de théâtre "The Life of Riley" du dramaturge britannique Alan Ayckbourn, à Berlin, a reçu en février 2014 le prix Alfred Bauer avec la mention “pour un film qui ouvre de nouvelles perspectives”.
1959 - Hiroshima mon amour
E. Okada, E. Riva, B. Fresson
L’Histoire et les individus, mémoire et temps présent, fiction et documentaire, France et Japon le tout à travers l’éternelle histoire de l’homme et la femme. Lui refusant les atrocités d’Hiroshima, elle taisant son passé douloureux de la Libération à Nevers.
F RES Disponible ?
1961 - L’année dernière à Marienbad
D. Seyrig, G, Albertazzi
Lion d’or Venise 1961
Dans un grand hôtel fastueux, au cours d’une soirée théâtrale, un homme tente de convaincre une femme qu’ils ont eu une liaison l’année dernière à Marienbad.
F RES disponible ?
1963 – Muriel ou le temps d’un retour
J.P. Kerien, D. Seyrig
L’itinéraire de quelques personnages dans Boulogne sur mer, hantés par le souvenir des catastrophes de l’histoire contemporaine (les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, la guerre d’Algérie).
F RES disponible ?
1968 – Je t’aime, je t’aime
J. Stenberg, C. Rich, O. George-Picot
Après une tentative de suicide, Claude Ridder se prête à une expérience scientifique : un voyage dans le temps. Il est ainsi projeté dans son passé, et se retrouve heureux, auprès de sa femme Caterine.
1980 – Mon oncle d’Amérique
P. Arditi, G. Depardieu, N. Garcia
Le professeur Laborit part de l’exemple de trois destinées pour illustrer ses théories scientifiques sur le comportement humain
F RES disponible ?
1983 – La vie est un roman
G. Chaplin, V. Gassman, R. Raimondi
1914 : le comte Forbek entreprend l’édification d’un château, théâtre d’expériences visant à assurer le bonheur de ses semblables.
F RES disponible ?
1984 - L’ Amour à mort
P. Arditi, S. Azéma, A. Dussollier
Déclaré cliniquement mort, Simon ressuscite quelques instants après son décès. Bouleversé par cette expérience, dont il parle à un couple d’amis pasteurs, Jérôme et Judith, il retrouve Elisabeth, la femme avec qui il vivait une intense histoire d’amour. Simon, dont la santé est toujours fragile, entend bien profiter pleinement du temps qui lui reste à vivre.
F RES disponible ?
1993 – Smoking, no smoking
P. Arditi, S. Azema
L’histoire présente une série de personnages dans un petit village du Yorkshire interprétés par deux comédiens qui vont nous proposer plusieurs versions de leur vie. Réflexion sur le temps, ces deux films peuvent être vus dans l’ordre que choisira chaque spectateur.
2003 - Pas sur la bouche
P. Arditi, S. Azema, I. Nanty
Gilberte Valandray a été mariée en premières noces à un Américain, Eric Thomson. Revenue à Paris, Gilberte épouse Georges Valandray, soi-dianst en première noce. Mais qu’arriverait-il, si par pure coïncidence, ces deux hommes d’affaires entraient en relation et se prenaient d’amitié ?
2006 - Coeurs
P. Arditi, S. Azema, I. Carré
Destins croisés de personnages, la vie de l’un pouvant bouleverser le destin d’un autre sans pour autant le connaître voire même le rencontrer.
2008 - Les herbes folles
S. Azéma, A. Dussollier, C. Gailly
Marguerite n’avait pas prévu qu’on lui volerait son sac à la sortie du magasin. Encore moins que le voleur jetterait le contenu dans un parking. Quant à Georges, s’il avait pu se douter, il ne se serait pas baissé pour le ramasser.
2012 – Vous n’avez encore rien vu
M. Almaric, P. Arditi, S. Azema
Antoine d’Anthac, célèbre auteur dramatique, convoque par-delà sa mort, tous les amis qui ont interprété sa pièce "Eurydice". Ces comédiens ont pour mission de visionner une captation de cette oeuvre par une jeune troupe, la compagnie de la Colombe. L’amour, la vie, la mort, l’amour après la mort ont-ils encore leur place sur une scène de théâtre ?