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Berenice Abbott (1898-1991) : photographies
Exposition, Paris, Jeu de Paume, du 28 février au 29 avril 2012

L’exposition


L’exposition “Berenice Abbott (1898-1991), photographies” dévoile pour la première fois en France les différentes étapes de la carrière de cette photographe américaine. Cette rétrospective propose plus de 120 photographies, des ouvrages originaux et une série de documents inédits. En présentant des portraits, des photographies d’architecture et des prises de vue scientifiques, l’exposition montre les multiples facettes d’une œuvre souvent réduite à quelques images.


Repères biographiques


Berenice Abbott est née le 17 juillet 1898 à Springfield Ohio. Installée a New-York au début des années 20, Berenice Abbott veut être sculpteur et fréquente la bohème de Greenwich village. Elle y côtoie Marcel Duchamp et pose pour Man Ray, avant de partir pour Paris en 1921, où elle fréquente l’académie de la Grande Chaumière, les ateliers de Brancusi et de Bourdelle.
Dans la capitale, Man Ray, qui vient d’ouvrir un studio de portraits, cherche un assistant "qui n’y connaît rien en photographie". A partir de 1923, il initie la jeune femme à la pratique du tirage et au métier de portraitiste. Rapidement, la réputation de l’élève égale celle du maitre et des clients souhaitent poser pour Berenice. Un jour que Peggy Gugghenheim lui demande de poser pour elle, c’est la rupture avec Man Ray, et Berenice Abbott part ouvrir son propre studio rue du bac. Elle se consacre aux portraits d’intellectuels et d’artistes : James Joyce, Jean Cocteau et Foujita défilent devant son objectif.

Une rencontre sera déterminante dans la vie de cette femme libre et intransigeante : celle du photographe Eugène Atget, croisé chez Man Ray , qu’elle persuadera de poser pour elle en 1929, peu de temps avant sa mort. Elle se prend de passion pour son oeuvre, lui achète des tirages, avant de sauver une partie de son fonds de la dispersion en 1928. Toute sa vie elle veillera à la reconnaissance d’Atget en tant que précurseur de la photographie moderne.

De même qu’Atget avait choisi un “sujet immense” : “la création d’une collection de tout ce qui, à Paris et dans ses environs, était artistique et pittoresque”. Berenice Abbott accomplira cette oeuvre à New York, dans le but de réaliser comme lui un travail documentaire pour conserver les traces d’une ville en pleine mutation. De retour à Manhattan, quelques mois avant le krach boursier de 1929, elle entame seule et sans moyens l’ambitieux projet d’enregistrer les changements de la métropole, en saisissant les contrastes entre l’ancien et le moderne.

En 1935, elle reçoit enfin une commande de l’administration américaine pour une campagne photographique sur la ville “Changing New York”. Les vingt années qui suivent la publication de “Changing New York” en 1939, seront une longue traversée du désert pour la photographe moderniste ennemie de l’école d’Alfred Stieglitz qui domine alors le microcosme de la photographie avec le modèle pictoraliste. Elle paie le prix de son indépendance. Elle publie des manuels de photographie, et dépose des brevets pour des procédés et des appareils de prise de vue.

Contre toute attente, elle devra son salut au lancement du satellite Spoutnik en 1957 : en pleine période de guerre froide, une commission d’étude du Massachussetts Institute of Technology est chargée d’élaborer des manuels d’enseignement secondaire, afin d’intéresser à la science les jeunes générations et de former un corps de savants et d’ingénieurs capables de rivaliser avec les Soviétiques. La commission fait appel à Berenice Abbott en 1958 pour concevoir des photographies novatrices, destinées à servir de matériel pédagogique. A 60 ans, elle crée ainsi un corpus complètement nouveau en réalisant sur fond noir des images dépouillées illustrant les principes physiques de la lumière, de la vitesse et du magnétisme.

Sa santé fragile l’oblige à quitter New York pour s’établir dans le Maine, elle y réduit peu à peu ses activités photographiques pour se consacrer à l’écriture : “The word of Atget” est publié en 1964, suivi d’ouvrages techniques.

Elle devra attendre le milieu des années 70 avant d’être reconnue, exposée et sacrée. C’est avec une part d’amertume qu’elle apprécie ce succès tardif. Elle décède en 1991.


Bibliographie


Berenice Abbott
Centre national de la photographie, 1995
(Photo poche ; 61)
ART 770.92 ABO

Berenice Abbott
Catalogue de l’exposition
Hazan : Jeu de Paume
En commande


Ressources numériques


A lire dans l’Encyclopaedia Universalis
sur place à la médiathèque et dans les bibliothèques du réseau


L’exposition en pratique

Jeu de Paume
1 place de la Concorde
75008 Paris

Ouvert du mercredi au dimanche de 11h00 à 19h00 (fermé le lundi)
Nocturne le mardi jusqu’à 21h00

Visiter le site du Jeu de Paume

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