Exposition, Paris, Musée du Luxembourg - 1er octobre 2003 au 22 février 2004
De son vrai nom Alessandro Filipepi, Botticelli (surnom signifiant « le petit tonneau ») est né en 1445 dans une modeste famille de tanneurs de Florence. Il est probable que Sandro ait fait un bref apprentissage dans l’atelier d’orfèvre de son frère ; mais c’est à l’école du frère dominicain, et peintre affirmé Filippo Lippi qu’il a reçu sa véritable formation artistique.
De son vrai nom Alessandro Filipepi, Botticelli (surnom signifiant « le petit tonneau ») est né en 1445 dans une modeste famille de tanneurs de Florence. Il est probable que Sandro ait fait un bref apprentissage dans l’atelier d’orfèvre de son frère ; mais c’est à l’école du frère dominicain, et peintre affirmé Filippo Lippi qu’il a reçu sa véritable formation artistique.
La force de l’âge
Sa première commande publique lui est confiée par le Tribunal de l’Arte della Mercanzia (Guilde des marchands) en 1470 : La Force (Galerie des Offices), panneau complétant une série de représentations des Vertus, exécutée par Piero del Pollaiuolo, est le premier coup d’éclat du jeune virtuose.
A l’ombre des Médicis
Cinq ans plus tard, avec L’Adoration des mages (Galerie des Offices), l’artiste célébré partout dans Florence entend bien démontrer la familiarité qui règne désormais entre lui et la famille régnante : on y reconnaît trois générations de Médicis, et l’homme au manteau orange qui pointe son regard dans notre direction, c’est lui.
Le sacre du Printemps
En 1478, il reçoit la commande du Printemps (Galerie des Offices) : l’occasion de montrer la puissance de sa vision. Aidé de Politien, il élabore une composition d’une ampleur inouïe. Par ses dimensions d’abord, et par son thème surtout, qui n’a pas d’équivalent dans l’histoire de la peinture. Sandro, en effet a puisé chez Horace, Ovide, Boccace, dans les poésies de Laurent, dans les œuvres d’Alberti. Pour un tel triomphe, personne n’a de mots. Mais ce silence dit sa gloire.
Vacances romaines
Entre 1481 et 1482, l’artiste séjourne à Rome, et, avec d’autres peintres florentins comme Cosimo Rosselli et Domenico Ghirlandaio, il travaille à la décoration des murs de la Chapelle Sixtine à la demande de Sixte IV. Sandro fait éclater son génie, mais le pape lui préfère Rosselli.
Naissance d’une star
Tout de suite après cette expérience romaine, il réalise d’affilée quelques-unes de ses plus belles peintures de thèmes mythologiques et poétiques, toutes liées d’une manière ou d’une autre au mécénat médicéen. A quarante ans, il met la dernière touche à La naissance de Vénus (Galerie des Offices), allégorie puisée dans les vers de Politien. Elle le rend immortel.
La république de Savonarole
Un climat d’insécurité générale pèse sur Florence, après le départ des Médicis (mort de Laurent de Médicis, mort de Politien), chassés de la ville en 1494, tandis que leurs adversaires accèdent au pouvoir et que les prédications de Savonarole minent les valeurs morales et la conception même de la vie auxquelles on avait cru.
Dans cette phase tardive, à partir des années 1490, les peintures de Botticelli sont animées par des figures emportées par une tension spirituelle croissante, qui traduit l’inquiétude de cette fin de siècle à Florence. Dans La Nativité mystique (National Gallery, Londres), Botticelli révèle l’angoisse que fait naître en lui l’exécution de Savonarole.
Le peintre s’éteint en 1510 et laisse une Adoration des Mages (Musée des Offices), hommage à Léonard de Vinci, inachevée.
Il allait connaître quatre siècles d’oubli. Il a cherché l’immortalité dans les promesses du néoplatonisme, dans le mirage de la renommée, dans les espoirs de la résurrection. Il a cherché 65 ans. Il a chéri Florence, chaque jour de sa vie. Elle le lui a bien rendu. Il s’est montré fidèle, insouciant, tourmenté, facétieux. Il a changé, il a vieilli, sans jamais laisser s’éteindre en lui l’étincelle du génie.
Ronald W. LIGHTBROWN
Botticelli
Citadelles & Mazenod, 1990 (Les phares)
Lecture et consultation sur place
ART 759.03 BOT
Botticelli : de Laurent le Magnifique à Savonarole
Figaro, 2003 (Hors série)
ART 759.03 BOT
Botticelli : cédérom
Hachette multimédia, 1996 (Lumière sur les grands peintres)
ART 759.03 BOT
Evelyne DEHER
Les Médicis
Critérion, 1991 (L’histoire en tête)
HIS 945.05 MED bio
Ivan CLOULAS
Laurent le Magnifique
Fayard, 1982
HIS 945.05 LAU bio
Norbert HUGEDE
Savonarole et les florentins
France Empire, 1984
HIS 945.05 SAV bio
Hervé LOILIER, Isabelle LONGUET
Florence : voyage dans la Renaissance Italienne : cédérom
Ellipses, 1996
ART 709.45 LOI
Richard TURNER
La Renaissance à Florence : la naissance d’un art nouveau
Flammarion, 1997 (Tout l’art. Contexte)
ART 709.024 TUR
Michael BAXANDALL
L’œil du Quattrocento : l’usage de la peinture dans l’Italie de la Renaissance
Gallimard, 1985 (Bibliothèque illustrée des Histoires)
ART 759.03 BAX
Catalogue de l’exposition.- Skira
Musique du temps de Botticelli : quintette vocal, luth et guitare Renaissance / sous la dir. De Gaël de Kerret. - Saphir