L’exposition - Paris, Musée Marmottan, 5 octobre 2005 - 31 janvier 2006
A côté des bronzes et plâtres de la collection de Mme Reine-Marie Paris, petite-nièce de l’artiste, qui constituent le cœur de l’exposition, le musée Marmottan présente d’autres œuvres essentielles prêtées par des collectionneurs privés et des musées. Cette rétrospective comprend presque toutes les sculptures et dessins recensés à ce jour, avec entre autres les différentes versions de « La petite châtelaine » et de la célèbre « Valse ».
Soeur de l’écrivain Paul Claudel, Camille voit le jour à Fère-en-Tardenois le 8 Décembre 1864. Elle passe une partie de son enfance à Villeneuve-sur-Fère. Désireuse de devenir sculpteur, elle s’installe à Paris dès l’âge de dix-sept ans. Elle est alors d’une grande beauté : "Un front superbe, surplombant des yeux magnifiques, de ce rare bleu si rare à rencontrer ailleurs que dans les romans", selon les propos de Paul en 1951.
Camille, élève de Rodin à partir de 1883, deviendra sa maîtresse. Les deux artistes s’influenceront mutuellement. La Jeune Fille à la gerbe, de 1887, annoncera la Galatée de Rodin, et les Trois Faunesses seront à l’origine des figures féminines de la Vague de Camille Claudel.
Camille, incapable d’évincer Rose Beuret de la vie de Rodin, quitte son amant en 1898. Elle ne se remettra jamais de cette séparation, même si son art parvient à s’affranchir de l’influence de son illustre maître. L’Age mûr témoigne du cruel abandon de Rodin. Camille implore à genoux pour le rejoindre alors que Rodin retourne auprès de Rose. Désormais, seule, Camille écrit à son frère Paul consul à New York : "Je suis toujours attelé à mon groupe de trois. Je vais mettre un arbre penché qui exprimera la destinée". Personne ne connaissant l’existence de cette oeuvre, elle demande à Paul de ne montrer les croquis à quiconque.
"Un mouleur, ajoute-t-elle, pour se venger à détruit à mon atelier plusieurs choses finies." Cette phrase sera l’un des premiers signes de la paranoïa qui va anéantir Camille Claudel très affectée par la perte de son amant et le départ de son frère pour les Etats-Unis.
L’aspect le plus profondément originale de l’oeuvre de Camille se situe à l’aube du nouveau siècle, quand elle adopte un nouveau style issu du japonisme alors en vogue et profondément ancré dans l’Art nouveau (les Causeuses, 1897, et la Vague, 1900). Utilisant l’onyx, matériau rare, elle fond ses compositions sur d’élégants jeux de courbes.
Rodin ne retire pas son soutien à Camille lorsque les symptômes de la maladie se manifestent plus régulièrement. Il écrit alors à Gauchez : "... vous êtes sévère pour moi, mais ce qui me console, c’est que vous rendez justice à mon élève, qui est un grand sculpteur." Il obtient qu’une oeuvre de Camille Claudel soit offerte à Puvis de Chavannes à l’occasion de son soixante-dixième anniversaire. La commission choisit Clôtho, une figure du Destin en vieille femme.
Camille est internée en 1906 à Montfavet. Elle manifeste le souhait de revenir dans la maison familiale : "Quel bonheur si je pouvais me retrouver à Villeneuve, ce jolie Villeneuve qui n’a rien de pareil" dira t’elle en 1927. Elle n’y reviendra jamais et décédera en 1943.
C. Claudel
Exposition, Martigny (Suisse), Fondation P. Gianadda
Fondation P. Gianadda, 1990
ART 735.22 CLA
Camille Claudel : le génie est comme un miroir
Hélène PINET, Reine-Marie PARIS
Gallimard, 2003 (Découvertes)
ART 735.22 CLA
Correspondance
Camille CLAUDEL
Gallimard, 2003 (Art et artistes)
ART 735.22 CLA
La robe bleue
Michèle DESBORDES
Verdier, 2004
R DES
"La Robe bleue" met en scène la vie de Camille Claudel et ses relations avec ses proches : Rodin, son maître et amant, Paul, son frère poète, et sa mère, froide et distante.
Sakountala : danser Camille Claudel
Marie-Claude PIETRAGALLA
Warner vision, 2002 - DVD
LOI 792.842 PIE
Camille Claudel
Bruno NUYTTEN
Avec Isabelle Adjani, Gérard Depardieu
CIN F NUY
Nouveauté
Camille Claudel, sa vie
Odile Ayral-Claude
Hazan, 2008 (Bibliothèque Hazan)
ART 735.22 CLA bio
Camille Claudel et Rodin : la rencontre de deux destins
Hazan, 2005
ART 735.22 CLA