Accueil > Les collections > Bibliographies > Musique, Cinéma, Arts & Loisirs > Voyage, carte interactive des récits de voyages > Récits de voyages > Chemins de traverse VI(...)
Chemins de traverse VIII (2)
Auteurs B -D

Nicolas Bouvier
Correspondances des routes croisées

Lafont
LOI 910.4 BOU

« La vie est tellement incandescente. Ici comme là-bas. Vieux frère je te lance un grand pont. »

Ces propos de Vernet à Bouvier du 17 août 1955 traduisent entre les deux hommes, l’intensité d’une relation faite de passion et de fraternité.

Depuis l’âge du collège, Nicolas Bouvier (1929-1998) et Thierry Vernet (1927-1993) ont rêvé ensemble d’accords majeurs avec le monde, par le voyage et par la création. L’un devient écrivain, l’autre peintre : en mots et en images, ils diront ce que l’on ne peut connaître qu’une fois.

La Correspondance des routes croisées réunit en cinq parties l’ensemble des lettres que s’écrivent Nicolas Bouvier et Thierry Vernet dès l’âge de 16 et 18 ans jusqu’au moment de la parution de "L’Usage du monde" chez Julliard en 1964.
Les chapitres, « Viendras-tu aux Indes avec moi ? », « Par des chemins différents », « Est-ce toi ou moi qui suis loin ? », « Un petit peu de courant dans ce fil qui nous lie », « Comme un conte le livre du monde » désignent cinq temps de l’échange, depuis les années au Collège de Genève jusqu’à la publication de l’œuvre commune à Paris.

Les connaisseurs de l’œuvre de Bouvier vont retrouver dans ses lettres l’humour, la finesse et l’élégance qui le caractérisent. Ils découvriront aussi le « compagnon voyageur » si présent dans "L’Usage du monde". La plume de Vernet, exubérante, communique l’intensité du désir de la route. Si ce livre est l’histoire d’une amitié indéfectible - leur correspondance est un fil tendu entre deux vies mises en commun, il est aussi celui des sentiers de la création puisque Bouvier et Vernet, dès l’adolescence, ont choisi sans réserve de vivre pour les mots et les couleurs.

"Le Japon, c’est merveilleux, dans la mesure où je peux y être actif et réceptif. Si la cure réussit, c’est parfait, le Tzigane Joyeux. Si elle loupe, si ça empire, la question du retour est un peu plus compliquée.
Le Japon, c’est jouer le voyage quitte ou double, et comme j’ai énormément derrière moi, j’hésite à courir le risque de ne plus pourvoir écrire sur Quetta pour écrire sur Tokyo. Voilà l’état d’esprit. Je déciderai à Colombo et je te télégraphierai. S’il faut attendre un peu un bateau pour l’Europe j’irai l’attendre dans les collines, au frais. C’est tout pour ce soir. Bonne nuit pépé.
Je suis dans les bagages, quoique je ne sache pas encore pour où ; La simple idée de bouger me libère l’esprit. Je joins trois graffitis et un programme de cinéma dont l’orthographe est réjouissante. J’ai beaucoup photographié la turne, j’espère avec résultat, l’appareil est foutu, irréparable ici.
Envoie ta prochaine lettre au consulat suisse Colombo si tu n’as pas encore reçu le télégramme."




Nicolas Bouvier :
L’œil qui écrit

François Laut

Payot (Voyageurs)
LOI 910.4 LAU

Nicolas Bouvier (1929-1998) : écrivain-voyageur ? A seize ans, celui qui s’emploiera à " raconter le voyage pour apprendre à écrire " sait qu’il veut sillonner le monde et inventer un art de la vie. Il part sur la route de l’Orient, d’abord en auto avec un ami jusqu’à Ceylan, puis seul jusqu’au Japon. Quand il rentre à Genève pour se marier et fonder une famille, il a quasiment dans sa besace la matière des trois livres qui font sa réputation aujourd’hui : "L’Usage du monde", "Chronique japonaise", "Le Poisson-Scorpion". Il lui faudra du temps pour les écrire, il lui faudra voyager encore à travers le monde, et aussi voyager dans sa mémoire.

Ce portrait se fonde sur des documents inédits : la correspondance de l’écrivain (notamment avec le peintre Thierry Vernet, son meilleur ami), ses feuilles de route et ses carnets. François Laut, qui l’a connu, a également interrogé ses proches. C’est donc un Nicolas Bouvier intime qu’il nous raconte, introspectif, souvent déprimé, toujours ironique, pleinement artiste. Le lecteur suit le Genevois dans les voyages qu’il n’a pas racontés et dans ce qu’il a tu ou écarté des voyages qu’il a racontés. Il bataille en poète avec l’écriture et ses démons intimes ; Pages après pages, vous le verrez vivre, aimer, souffrir en consumant son existence.


Dieux et démons des solitudes tibétaines
Alexandra David-Néel
Plon
LOI 910.4 DAV

Première femme occidentale à être entrée dans la cité interdite de Lhassa en 1924, Alexandra David-Néel fait partie de cette poignée d’exploratrices intrépides, têtes brûlées, qui ne vivent que pour voir les contrées qu’elles se sont rêvées.

Moderne, fuyant dès son plus jeune âge le carcan familial, cette féministe avant l’heure affronte et renverse tous les obstacles qu’elle croise sur sa route. Pour entrer au Tibet après plusieurs tentatives infructueuses, elle se fait passer pour une mendiante tibétaine ; pour adopter un jeune lama rencontré pendant ses voyages, elle rompt avec son mari qui ne l’accepte pas ; pour ouvrir l’Europe à la philosophie indienne et bouddhiste, elle écrit de nombreux livres et articles sur les préceptes et théories des religions tibétaines. Car plus qu’une exploratrice avide de découvrir des contrées inconnues, elle est avant tout une érudite, soucieuse de partager ses connaissances avec le plus grand nombre

Cette nouvelle publication, dont le titre "Dieux et démons des solitudes tibétaines" est emprunté au carnet personnel d’Alexandra David-Néel de 1935, regroupe quatre livres qui sont le véritable monde de cette pionnière de l’exploration et de la recherche intérieure. Illustrée de plusieurs documents manuscrits et d’une sélection de photos originales prises par l’auteur, cette édition permettra aussi au lecteur de lever une partie du voile qu’Alexandra David-Néel a jeté volontairement sur ses propres aspirations. Alexandra David-Néel est un être en recherche. Invitée de l’histoire, elle agit, comme elle le dit, " en éclaireur ", établissant le lien entre un monde qui se meurt et un autre qui va naître : la pensée bouddhique en Occident.
Il ne s’agit pas là comme le souligne l’auteur d’un journal de voyage. L’ambition dans ces différents livres est « de répondre aux deux questions d’ordre différent qui m’ont été posées, j’ai tout d’abord relaté les circonstances qui m’ont mise en contact avec le monde religieux lamaïste et celui des sorciers de tous genres qui gravitent autour de lui. » autre souhait de l’auteur : « reprendre la question du mysticisme et de la philosophie des Tibétains ». Sont également abordés la réincarnation, les présages, les rites, les oracles…

Enrichi par les connaissances acquises par l’auteur et le vécu de ses interlocuteurs, certains faits relatés se lisent comme des contes, des récits dont la lecture instructive n’en est pas moins prenante. Il s’agit bien là de « romans tibétains ».

" Nous montrerons le vrai Tibet, des Tibétains et des Tibétaines authentiques, des évènements réels, mais nous combinerons notre histoire de telle sorte que bien que tout y soit véridique, aucun des personnages ne pourra se reconnaître et ce sera un roman, le premier roman jamais été écrit par un lama tibétain, à la gloire de son Haut Pays des Neiges, pour le monde du lointain Occident ".

Un livre pour tous pour aborder l’œuvre d’Alexandra David Néel et s’imprégner du réel Tibet. Une écriture magnifique qui coule de pages en pages, à découvrir ou redécouvrir.

"Au moment où le jeune Tulkou, soulevé de selle par ses gardes du corps, posait les pieds sur la première marche de sa somptueuse demeure, loin de là, l’autre petit Mipam, rabaissé maintenant, au niveau des autres bambins de son village, Mipam délaissé, tout seul à l’orée des bois proches de sa maison, s’y tenait debout très droit, et comme pensif. Puis, lentement, il leva sa petite main droite, tenant les cinq doigts écartés, la ramena ensuite vers sa poitrine et lui qui, jusqu’alors, n’avait encore jamais parlé, articula nettement et gravement une syllabe : « nga ».

Une brise légère passa soudain sur la forêt, les arbres s’inclinèrent et balancèrent leurs branches feuillues, semblant saluer l’arrivée d’un héros triomphant ou bien applaudir à son départ pour une aventure glorieuse. La même lumière mystérieuse qui était apparue lors de sa naissance environna l’enfant d’un halo dont le rayonnement s’étendit à perte de vue et Tchagpal, qui travaillait près de là, entendit résonner dans les airs les voix du même chœur invisible qui avait chanté autour d ‘elle tandis que Mipam entrait dans ce monde. La brave femme n’avait pas remarqué le geste de son fils, mais elle avait entendu les chats et vu l’extraordinaire lumière. Elle garda le silence, mais, dans son cœur, s’ancra la certitude que Mipam était promis à quelque haute destinée." (Le lama aux cinq sagesses)




Alexandra David-Néel
Vie et voyages
Itinéraires géographiques et spirituels

Joêlle Désiré-Marchand
Arthaud
LOI 910.4 DES


Alexandra David-Néel est considérée comme la plus grande exploratrice du XXe siècle. Après une adolescente fugueuse, elle déploya ses multiples talents de cantatrice, journaliste, féministe, orientaliste, franc-maçonne, écrivain, tout en choisissant le bouddhisme comme chemin spirituel, voie tout à fait inhabituelle à l’époque. Animée par une soif insatiable de voyages et de liberté, elle sillonna l’Europe et l’Afrique du Nord, puis la plupart des pays d’Asie. Elle y accomplit l’exploit qui la rendit célèbre : en 1924, après 2000 kilomètres de marche dans des conditions extrêmes, elle est la première Occidentale à entrer dans la capitale du Tibet, alors interdite aux étrangers.

Complétée par des documents et des cartes inédits, cette biographie permet de comprendre la personnalité d’une femme exceptionnelle.

Docteur en géographie, cartagrophe-géographe universitaire, passionnée par les voyages, les philosophies orientales et les civilisations traditionnelles, Joëlle Désiré-Marchand s’intéresse à Alexandra David-Néel depuis de nombreuses années et a réalisé la première reconstitution cartographique des voyages de l’exploratrice.

Alexandra David-Néel
Gilles Van Grasdorff
Pygmalion
LOI 910.4 GRA


Grande voyageuse, toujours en quête humaine et spirituelle, Alexandra David-Néel subjugue encore aujourd’hui par son parcours étonnant qui révèle une personnalité hors du commun. Mais que sait-on de la femme, de l’épouse ? Et d’abord de l’enfant, écartelée entre un père tourangeau proscrit et une mère bruxelloise intransigeante et désabusée ?

Jeune fille éprise de liberté, elle s’imprégna de la pensée du géographe Elisée Reclus, grand voyageur, mais avant tout anarchiste, alors banni de France pour avoir pris part à la Commune. A peine revenue d’un premier voyage aux Indes, elle parcourut le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, où elle rencontra Philippe Néel, directeur des Chemins de fer, qu’elle épousa. Elle repartit pour le Tibet, franchissant l’Himalaya, dans la neige et à pied, afin de parvenir à la ville sainte et interdite de Lhassa. Mais s’y rendit-elle vraiment ?

Gilles Van Grasdorff dévoile les rapports houleux de l’exploratrice avec les missionnaires français d’Asie, avec le gouvernement britannique des Indes, qui la prit pour une espionne au service de la France. Année après année, de révélation en révélation, il déroule la vie intime d’Alexandra David-Néel, ses amitiés, ses amours féminines. Le portrait qu’il nous en dresse est fascinant, éclairant de l’intérieur un siècle d’une vie passionnante et hors du commun.

Gilles Van Grasdorff débute comme reporter en Afghanistan, au Honduras, au Tchad, aux portes de la guerre. Il a constitué une oeuvre importante sur le Tibet. Historien de la Société des Missions étrangères de Paris, il a publié chez Flammarion L’histoire secrète des dalaï-lamas.


Version imprimable de cet article Imprimer

Rester connecté

Newsletter :