Voyageurs d’aujourd’hui
Désert solitaire
Edward Abbey
Payot (Voyageurs)
LOI 910.4 ABB disponible ?
Edward Abbey découvre les paysages du Grand Ouest américain via les westerns de son enfance. Dès lors ces images d’étendues sauvages et naturelles ne cesseront de le poursuivre. « Désert solitaire » est l’une des grandes œuvres de cet auteur, grand écrivain du « natural writing ».
Ecrivain de l’Ouest, personnalité plutôt rude, et contestataire , mais aussi poète passionné lorsqu’il se met à chanter les beautés du désert, Edward Abbey découvre le parc national des Arches dans l’Utah où il fut employé quelques temps comme garde dans les années 50. Il y revint 10 ans plus tard pour constater les changements survenus, dus aux aménagements et à l’exploitation irréfléchie de ce trésor et clore ainsi le dernier chapitre de ce voyage par un coup de colère. Riche de cette expérience, Abbey nous livre ce qui est certainement l’un des plus beaux ouvrages sur le désert.
L’arrivée d’un orage, la contemplation émerveillée d’un genévrier qui résiste à l’infernale chaleur, la cohabitation avec les serpents, la recherche de précieux points d’eau, un monolithe de grès... Pour lui, tout est prétexte à redécouvrir les éléments sous l’angle du surnaturel et de l’inattendu, de se rassasier de la beauté dépouillée des canyons, de réaliser qu’il existe un monde de merveilles beaucoup plus profond, plus grand et plus vieux que le monde des hommes. Mais l’âpreté et la dangerosité du désert sont aussi à l’affût dans ce récit et prenne le lecteur au dépourvu.
C’est de cette nature sauvage et sans compassion qu’Edward Abbey se fait le défenseur et le narrateur ; Une poésie mais aussi de grands coups de gueule, un discours parfois radical, « Désert solitaire », pourtant publié la 1ère fois en 1968, se révèle un roman actuel, incisif et révolté à la hauteur des plus beaux discours écologistes éveilleurs de conscience.
L’Apprenti touriste
Mario de Andrade
La Quinzaine (Voyager avec...)
LOI 910.4 AND disponible ?
Poète et écrivain, ethnologue et musicologue, cet intellectuel né à Sao Paulo en 1893 est dans les années vingt, la figure de proue du mouvement moderniste brésilien. Ce dernier apporte un sang nouveau à la littérature brésilienne et déclare la guerre à la domination culturelle occidentale et surtout française : " Nous sommes confrontés au problème actuel, national, moral, humain de brésilianiser le Brésil ", clame Mario de Andrade. Il faut se débarrasser de tout pittoresque et renouer avec " le génie tropical ", non comme divertissement exotique mais comme civilisation. Alors que ses pairs très cosmopolites se rendront dans les grandes capitales européennes à la mode, le poète n’aura fait hors du Brésil que deux sauts de puce, en Bolivie et au Pérou, et ce lors de son parcours amazonien.
Mario de Andrade effectue deux voyages, l’un en 1927 en Amazonie, l’autre en 1928 dans le Nordeste, il en tirera L’Apprenti touriste où il ausculte ce Brésil délivré de son clinquant et de ses oripeaux citadins pour en débusquer la profondeur et déchiffrer ses silences.
Lors du premier périple, Mario de Andrade va se noyer dans la réalité intime, indicible, viscérale du Brésil. Le récit est un savant mélange de notes sur ses rencontres parfois incertaines avec les indigènes croisés au fil de l’eau - il va jusqu’à inventer la très poétique tribu des Indiens Do-Mi-Sol - et de remarques piquantes et drolatiques sur la vie du navire qui remonte l’Amazone avec, à son bord, trois femmes très fantasques, très rigolotes et très chics.
La chronique du deuxième voyage est bien différente. Ici, le poète se fait ethnologue : il recense le trésor des danses et des coutumes, note les musiques de cette terre laminée, ingrate et dure qui communique sa mélancolie à l’auteur : " J’ai fait et continuerai à faire de la littérature. Mais pas ici... Il vaut mieux m’arrêter. Mon coeur est trop lourd. "
Le Vol du paon mène à Lhassa
Elodie Bernard
Gallimard
LOI 910.4 BER
A ll’heure ou le Tibet connaissait un nouvel épisode terrible de répression, après le soulèvement de 2008, Elodie Bernard, tout juste âgée de 24 ans, ose embarquer à bord de bus, de camions et parcourir le pays des neiges du Qinghaï à Lhassa, seule, discrète, attentive. C’est pour tenter de comprendre de l’intérieur la situation qu’ Elodie Bernard s’est rendue au Tibet Que reste-t-il de la culture traditionnelle aujourd’hui ? Quel est l’état d’esprit des jeunes Tibétains ? Comment résiste-t-on jour après jour sur la terre des ancêtres, lorsque les ennemis se trouvent être une des premières puissances au monde ?
Malgré la crainte, les rencontres finissent par avoir lieu. Tibétains et parfois Chinois lui confient leurs peines, plus fréquentes que leurs joies, et aussi leur espoir d’une vie apaisée, loin des figures imposées, de l’omniprésence de la police armée et de ses espions. C’est le choc des paysages, de la douceur émouvante des regards.
Elodie Bernard parvient à Lhassa, sans visa de journaliste ou autorisation de séjour. En partageant gîte et couvert, la voyageuse cherche à établir la confiance pour connaître de ses hôtes leur vision de la vie. Armée de patience et connaissant bien la culture tibétaine, Elodie Bernard réussit à rapporter de son séjour au Tibet un livre-témoignage. La réponse des jeunes Lhassapa à la question de savoir comment ils voient leur avenir est hélas toujours la même : « No future here ».
Dans ce récit très riche, ponctué de passages sur l’histoire et la culture du Tibet, Elodie Bernard arrive à évoquer toute la difficulté pour les tibétains de se construire une nouvelle identité, entre traditions et modernité chinoise. Elodie Bernard relate avec beaucoup de sensibilité dans ce livre passionné autant que passionnant, un périple sans concession, sans parti pris et laisse son lecteur seul juge des faits qui parlent d’eux-même.
Un livre attachant, où alternent moments suspendus des rencontres et violence : à méditer.
« Dans les déserts tibétains comme dans tous les déserts du monde, on pourrait rêver de courir librement à travers les espaces. Mais dans quelle direction aller ? Impuissant face à l’illimité de l’horizon, l’esprit se calme. On ne désire plus atteindre un point prochain, on apprécie le moment présent. On s’harmonise pour un temps avec la nature et on touche au bonheur. « Le désir chez un individu conduit à un état de souffrance et d’insatisfaction perpétuelle », précisent les Ecritures bouddhiques. L’instant de quiétude effeuillé devient alors une éclaircie, le signe avant-coureur d’un possible changement à venir. En paix avec lui-même,le corps est davantage disposé à l’accueil aux autres, non qu’il s’adapte à l’environnement, mais plutôt qu’il se renforce et se recentre. Je m’abandonne toue entière, saisissant au vol cet écho venu d’un autre horizon. »
[…]« Il y avait des Tibétains rassemblés sur la place devant le Jokhang. Lorsque les camions ont commencé à décharger les soldats de l’Armée populaire de libération. Les Tibétains se sont mis à courir pour leur échapper, ils brandissaient, haut dans le ciel, leur Khata blanches, couleur de paix, pour que les témoins puissent identifier leur appartenance ethnique. Les soldats se sont précipité sur eux pour les arrêter. Plusieurs personnes n’ont pas réussi à s’échapper. Elles ont été trainées au sol puis frappées par les agents. Il les ont frappées de toute leur force. De ma fenêtre, j’ai également vu un adolescent se faire rattraper, il était à peine plus jeune que moi. Les forces de sécurité l’ont plaqué au sol pour ensuite le rouer de coups. Au bout de quelques minutes, il ne bougeait presque plus, il était sûrement inconscient. C’est alors qu’un soldat s’est saisi de sa Khata pour l’étrangler. Cette vision ne me quitte désormais plus. » En relatant ces faits, ses prunelles pétillent d’une fureur qui semble avoir été trop longtemps étouffée et qui reprend alors le dessus. La jeune fille prend sa tête entre ses mains, elle ne peut pas oublier ces hurlements. Nous baissons tous la tête. Plus personne n’a envie de parler. »
Un an autour de l’océan indien
Antoine Calvino
Phébus
LOI 910.4 CAL
Antoine Calvino a toujours rêvé d’ailleurs. Commençant à 18 ans par visiter les pays de l’est au gré des vacances estivales, la rencontre avec des voyageurs au long cours fit naître une envie de grand voyage. Devenu journaliste spécialisé dans la scène musicale parisienne, Antoine Calvino profita de la fin d’un contrat pour prendre le large et faire le tour de l’océan indien. Vaste tour au cours duquel notre voyageur dériva en Afrique, au Yémen, en Iran, en Syrie et bien d’autres contrées plus ou moins connus mais jamais sur les sentiers battus. Cette année enchantée permit au voyageur d’aller de découvertes en désillusions, mais de vivre un immense plaisir à partager des instants de vie lors des rencontres.
Voilà un voyage vivant, chaleureux, rempli d’anecdotes, d’informations mais aussi de réflexions sur les pays traversés, Le style est vif et énergique à l’image de son pas. Il en résulte un récit habité et percutant.
Un livre prenant, un style imagé, une écriture colorée. Mettez vos pas dans ceux de ce voyageur. Un livre facile d’abord et d’une belle intelligence.
« Après une journée de bus sur une route poussiéreuse et défoncée comme jamais, l’approche finale se fait sur une petite chaloupe qui longe le rivage. Autour de nous, des enfants jouent à cache-cache dans la mangrove, plongent des branches et nagent entre les bateaux. Les première maisons apparaissent, plus belles les unes que les autres. L’île a richement vécu pendant des siècles du commerce de l’ambre, de l’ivoire, de la corne de rhinocéros,du bois de mangrove et,quoique dans une moindre mesure que sa voisine Zanzibar, de l’esclavage. Lorsque l’on arpente les étroites ruelles, on s’ébahit tous les dix pas devant la variété des portes en bois sculpté, qui mêlent inspirations omanaise et indienne. Un peu partout, des renfoncement son tété aménagés dans les façades des maisons pour recevoir les amis que l’on ne peut pas inviter à entrer, dissimulation des femmes oblige. Il y a quelque années, celles-ci ne passaient jamais la porte de chez elles, ou elles partageaient leur temps entre les enfants,la cuisine, le jardin et la piscine. Je vois d’ici votre mine indignée. Mais elle n’étaient pas si recluse que cela, m’assure-t-on. Car si la porte leur était close, elles pouvaient se rendre visite en passant par les toits, auxquels les hommes n’avaient pas accès. »
Le cycliste perdu
David V. Herlihy
J.C. Lattès
LOI 910.4 HER
David Herlihy, raconte l’engouement des jeunes citoyens des Etats-Unis lorsque le Français Pierre Lallement leur fait découvrir, en 1866, le vélocipède (vélo à une grande roue, nos vélos actuels étant appelés « vélos de sécurité »). Des clubs se créent, des coureurs s’affrontent, le matériel évolue, des audacieux se lancent dans de longues randonnées.
En 1892, un comptable, Frank Lenz, entreprend d’effectuer, en solitaire, un tour du monde. Bon photographe, il obtient le patronage du magazine, « Outing ». Entre tourisme et journalisme, ce jeune homme voulait découvrir les hommes et les cultures de pays lointains et faire partager ses impressions au plus grand nombre. Il a traversé les Etats-Unis, le Japon, puis a abordé le continent asiatique.
Les difficultés sont multiples. Les routes manquent, les populations parfois hostiles. Au début de l’année 1893, Lenz ne donne plus signe de vie. Les demandes d’informations restent vaines. Enfin, le directeur d’Outing décide d’envoyer à la recherche du cycliste disparu William Sachtleben, autre cycliste globe-trotter.
L’auteur vous emmène sur les traces de Lenz à travers des extraits de sa correspondance mais aussi de l’enquête de William Sachtleben. C’est un rythme a prendre en début de lecture. Puis, le récit s’installe et vous suivez, captivés, l’exploit de ce jeune homme hors du commun, Voilà le récit du tour du monde d’un aventurier et sa mystérieuse disparition !
« Au même moment, des paysans travaillaient dans les champs de part et d’autre du sentier. Une clameur s’éleva de la foule de ses poursuivants, « A mort ! A mort ! puis se propagea de champ en champ, bien plus vite que le cycliste. Les paysans levèrent brusquement la tête et découvrirent une vision qui nourrissait leurs plus effroyables superstitions : un diable étranger volant littéralement sur leurs terres à l’aide d’une machine infernale aux roues brillantes actionnées par ses jambes. C’était comme si cette chose était tombée tout droit du ciel. Enflammés par la passion et armés de houes, ils se ruèrent sur le chemin.
M, Lenz accéléra, conscient qu’il devait fuir ce goulet d’étranglement meurtrier s’il ne voulait pas être submergé par une foule avide de son sang. Il esquiva un coup, chargea un homme, et en dehors de quelques bosses sur sa machine, il s’en tirait plutôt bien... Jusqu’à ce qu’il se retrouve face à un talus de douze mètres de haut, au sommet duquel l’attendaient quelque cent cinquante chinois, houes et bambous au poing. A présent, il était encerclé ! »
Une passion excentrique
Visites anglaises
Christine Jordis
Seuil
LOI 910.4 JOR
Née en Algérie, Christine Jordis a étudié la littérature anglaise à la Sorbonne et à Harvard. De retour en France, elle a été responsable de la littérature anglaise au British Council tout en collaborant à divers journaux et revues : d’abord à la NRF, puis à la Quinzaine littéraire, enfin, au journal Le Monde, où elle continue d’écrire. Son premier essai : De petits enfers variés (1989) a obtenu le prix Femina Essai et le prix Marcel-Thiébaut. Depuis 1991, elle s’occupe chez Gallimard de la fiction en langue anglaise. Elle a publié d’autres essais : Jean Rhys, la prisonnière, chez Stock, Gens de la Tamise (prix Médicis Essai, 1999), puis s’est tournée vers le récit de voyage.
De Douvres où commença la première route romaine, à Glasmere, tout au nord, dans la région des lacs, Christine Jordis, remonte la carte de l’Angleterre et le cours du temps. En touriste, elle visite les paysages, les maisons, les châteaux, s’arrête à Londres, à Sheffield, à York et Dorchester, regarde un jardin, un lac, un no man’s land en banlieue ou un halo de lumière, la nuit, dans une ville du Nord. En érudite, elle découvre les sites anciens, les rites mystérieux de l’Angleterre ; elle croise, semble-t-il, Emily Brontë, Wordsworth, Coleridge, Jane Austen, Trollope, Blake et Edmund Burke’ ; des compagnons de toujours. En esprit ami, elle s’émeut, s’émerveille, s’interroge. En témoin, elle se penche sur une nouvelle Angleterre, la « troisième nation », celle des marginaux, des cinglés, des exclus. écrit avec l’aisance que donnent des passions cultivées tout au long d’une vie, ce panorama se veut personnel autant qu’informatif. à travers le regard des peintres, écrivains, poètes et philosophes qui ont habité l’île, la voyageuse se penche sur les aspects multiples, changeants et éternels de l’Angleterre.
Dictionnaire amoureux des explorateurs
Michel Le Bris
Plon (Dictionnaire amoureux)
LOI 910.4 LEB
Michel Le Bris signe un ouvrage rassemblant les histoires magnifiques, extraordinaires, fabuleuses, héroïques, bouleversantes, hilarantes et anecdotes savoureuses sur ces explorateurs "doux dingues". Ecrivain, romancier, philosophe, éditeur, Michel Le Bris est le directeur du Festival Saint-Malo Etonnants Voyageurs
« Que cherchaient-ils, ceux-là qui, au fil des siècles, se risquèrent par-delà l’horizon ? Face à l’inconnu, il est deux attitudes qui séparent ceux que l’on rassemble sous le seul nom d’explorateurs : ceux qui le traquent pour l’éradiquer, comme s’ils lui en voulaient, et devant l’obscur d’une foret calculent déjà les stères de bois qu’ils y débiteront, et puis ceux qui s’y enfoncent dans l’espoir de s’y perdre et que "l’ailleurs" promis ne se transforme pas en un nouvel ici. On aura compris vers lesquels vont mes préférences...
Voici donc quelques-uns des songe-creux, forbans, risque-tout, rêveurs de royaume, escrocs chimériques qui m’ont accompagnés depuis l’enfance. porteurs d’histoires héroïques, bouleversantes, hilarantes - comme Rob Roy MacGregor qui réussit l’exploit de descendre le canal de Suez en canoë un an avant qu’il soit ouvert. Mary Kingsley, tenante du "christianisme athlétique" qui attaquait les crocodiles à coup d’ombrelle, James Holman et Jacques Arago, assurément les plus grands voyageurs aveugles, Percy Fawcett traquant le secret des Atlantes en pleine Amazonie, ou l’immense Richard Burton, dont le rire satanique nous fascine encore... »
3 Ans de voyage
25 Pays par voie terrestre en histoires et en images
Reno et Claire Marca
Hermé
LOI 910.4 MAR
Avec une boîte d’aquarelle, un vieil appareil photo et un carnet de notes, Claire et Reno Marca partent en avril 2000 pour un long et beau périple qui les conduira, pendant trois ans, sur quatre continents et dans 25 pays. Jour après jour, de l’Afrique au Pacifique, ils vont tout consigner -par la couleur et les mots -pour ne rien oublier. Ils restituent ici, avec précision et sincérité, les aléas de leur quotidien de nomades, leurs rencontres, leurs enthousiasmes et leurs déceptions, et offrent un éclairage documenté sur les singularités culturelles de la situation politique des contrées traversées. Richement illustré, ce récit de voyage hors norme est un somptueux et intéressant atlas vécu. Un tour du monde très roots. Un « livre trésor » pour tous les curieux. Evasion garantie !
« J’ignore laquelle de la passion du dessin ou de celle du voyage a précédé l’autre ? J’ai pour souvenir majeur d’avoir griffonné mes cahiers scolaires pendant des années en rêvant d’horizons lointains, au grand désespoir de mes parents. Après quatre années d’architecture intérieure et design à Paris, diplôme en poche, l’heure est venue d’essayer de vivre un peu de mon crayon. Au delà de mon activité d’illustrateur qui progresse, le voyage se maintient en filigrane. Parvenir à allier les deux serait un rêve absolu…
Inutile d’attendre que l’aventure frappe à ma porte. Tout simplement, nous décidons avec Claire, mon amie, de prendre la route. La grande route. Patiemment, passionnément, nous nous y préparons pendant deux ans. Ce choix de vie radical se fera au prix d’une séparation momentanée avec famille, amis et confort. Mais l’appel du lointain est plus tenace.
Si vous avez aimé ce récit, découvrez « Road Book »
Road book, 20 ans de voyage
Voyageurs du monde
Véronique Durruty
La Martinière
LOI 910.4 DUR
Véronique Durruty embarque pour un long et beau périple en 1990. Le voyage est lent : prendre le moins de transports possible, revenir avec d’incroyables carnets remplis de notes et dessins. Un parcours sur les 5 continents, à travers 80 pays, entrecoupé par des thèmes transversaux comme les transports, manger en voyage… et rythmé par des articles de fond du Courrier international. Un choc visuel, un livre riche en couleurs, et bouillonnant de contrastes.
Photographe, narratrice poétique et grande voyageuse, Véronique Durruty décrit comme une artiste qui utilise la photographie pour rendre les ambiances, les senteurs et les sentiments. Un livre ludique, précieux, un magnifique carnet de voyages !
« Avec ce livre, j’aimerais emmener en voyage les voyageurs dans l’âme, ceux qui partent d’un pas serein, ceux qui parcourent le monde dans leur fauteuil, ceux qui rêvent longuement avant de prendre un billet, ceux qui partent en Inde au passage Brady et au Mali à un concert de Boubakar Traore... »
Véronique Durruty
Touriste professionnel
L’Anti-guide de voyage
Vincent Noyoux
Stock
LOI 910.4 NOY
Vincent Noyoux n’a vraiment pas de chance dans la vie : il est auteur de guides touristiques. Ce nomade professionnel passe son temps à voyager, payé, défrayé, jalousé par la terre entière. Pourtant, à l’en croire, sa vie est un enfer. Il a décidé de révéler les dessous de sa profession dans un petit livre à l’humour ravageur. Mais que l’on ne s’y trompe pas : « Touriste professionnel »n’est pas un livre de renégat. Non, Vincent Noyoux, déjà une quinzaine de "Géo-Guides Gallimard" au compteur, raconte plutôt comment, parti à l’assaut des plus belles plages du monde, il finit, hébété de fatigue, par s’abîmer dans la contemplation de La Roue de la fortune en polonais dans une chambre d’hôtel caniculaire.
Non, notre globe-trotteur ne fait pas un métier facile. Songez-y : il doit être à la fois spécialiste d’architecture religieuse romane du XIIIème siècle et amateur de pizza quatre fromages, cartographe et polyglotte, versé dans la peinture florentine de la Renaissance et adepte du ski nautique. On se rêve Bouvier ou Chatwin et l’on finit par devenir fou en essayant de noter les horaires de trains-bateaux-cars, de tarifs de restaurants et d’hôtels, passant des journées à visiter chambres et musées sans intérêt et des nuits blanches à tester bars et boîtes de nuit. Et passons sous silence les dommages collatéraux : dysenterie, malaria, amibes.
Le métier offre, il est vrai, de grands moments de solitude.
C’est avec beaucoup d’humour que Vincent Noyoux dévoile l’envers du décor de l’écriture des guides touristiques.
Un livre pertinent mais drôle, léger, facile à lire, qui remet en cause le côté aventurier, bon plan de certains guides...
Un livre pour la plage, une bonne détente : rires et fous-rires garantis ! Mais aussi consternation pour les grands naïfs.
« Les foules sentimentales ont un héros. C’est un type souriant affublé d ?un sac à dos en forme de mappemonde et qui a rasé sa moustache pour faire plus jeune. Il traîne un rêve, notre rêve à tous : celui du voyage, de l’errance joyeuse, de l’aventure qui finit bien. Ce type, vous l’avez reconnu, c’est le routard des temps modernes, le bourlingueur professionnel. Carnet en main, l’œil aux aguets, il rôde à travers le monde et, parce que ce type est chouette, il vous file tous ses bons plans.
[...]
J’ai été comme vous : je voulais être lui, l’auteur de guides de voyage. Traverser tous les continents aux frais de la princesse, le teint hâlé, le passeport tamponné, la veste multipoches remplie de grigris africains. Moi aussi je voulais lécher mon assiette dans des gargotes pittoresques et coucher dans des palaces au Rajasthan. Tâter du dromadaire en méharée et suivre la route des vins d’Alsace. Kerouac à la petite semaine, j’aspirais à l’aventure, à condition d’avoir la clim dans la voiture et un minibar dans la chambre. Je ne disais pas non à l’idée d ?avoir mon nom sur la couverture du guide, et pourquoi pas ma photo.
[...]
Vous allez découvrir, chers camarades, que l’on vous roule un peu dans la farine. Non, écrire un guide de voyage, ce n’est pas dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.Vincent Noyoux
Voyage au Mali sans chameau
Alain Olivier
XYZ
LOI 910.4 OLI
Amoureux de l’Afrique, mais surtout de ses habitants, Alain Olivier adresse à son fils, resté à Québec, le récit d’un voyage au Mali. Il lui décrit les villes et la campagne, la faune et la flore, certes, mais ce sont les Maliens qui sont au cœur de son récit, ceux avec qui il partage un repas, un verre de thé et une conversation. Au gré de savoureuses anecdotes et de scènes de rue croquées sur le vif se dessine peu à peu l’image d’un peuple fort attachant avec son histoire et ses mœurs.
C’est ainsi une succession de scènes de vie qui juxtaposent passé et présent, famille et Maliens, inquiétudes et étonnements, descriptions et commentaires, réflexions personnelles.
« Toute la journée, j’ai vu défiler des gens vêtus de leurs plus beaux atours, en voiture, en taxi, en moto et même à cheval, pour
paraphraser Amadou et Mariam. C’est que le dimanche est ici un jour de noces, ou à tout le moins de festivités pour souligner les mariages qui ont été célébrés la veille. Ne va pas croire, cependant, que tous ces gens arborent les vestons et cravates de chez nous. En fait, dans les grandes occasion, mais aussi dans la vie de tous les jours, c’est le boubou qui a la cote, en particulier auprès des femmes, mais aussi chez leur compagnons.
Souvent vivement colorés et d’un seul tenant, qui, à l’exception de centaines version raccourcies que portent pour parfois les hommes, descendent des épaules jusqu’aux chevilles, donnent à ceux qui en sont vêtus un chic incomparable.
Toutes ces réjouissances, cependant , m’ont rendu joyeux. Je me défais donc de mes habits froissés et enfile mon boubou. Je peux maintenant me joindre à la fête. »
Nouvelles du bout du monde
Jean-Pierre Perrin
Höebeke (Etonnants voyageurs)
LOI 910.4 PER
Qui n’a pas rêvé un jour de tout abandonner pour partir au bout du monde ? Mais chacun a sa propre idée du bout du monde. Est-ce un port, un village perdu, un sanctuaire inaccessible, la fin d’un chemin ?
Un lieu où l’on vient se perdre ou, au contraire, se retrouver ? Est-il lointain ou proche, magique ou sordide, bien réel ou imaginaire ? Est-ce un endroit où les rêves naissent ou celui où ils se fracassent ? En tout cas, c’est un endroit où quelque chose palpite un peu plus fort qu’ailleurs, où l’âme cristallise....
Dix-huit écrivains, de tous horizons, ont confié à Jean-Pierre Perrin leur « bout du monde ». Cette anthologie comporte en fin d’ouvrage quelques lignes sur les auteurs vous permettant si vous avez aimé leur histoire, de les découvrir plus avant à travers les livres mentionnés.
Les auteurs : Alain Borer, Jean-Luc Coatalem, Ananda Devi, Alain Dugrand, David Fauquemberg, Olivier Frébourg, Lieve Joris, Dany Laferière, Gilles Lapouge, Björn Larsson, Michel Le Bris, Yvon LeMen, Léonora Miano, Anna Moï, Jean Rouaud, Eric Sarner, Sylvain Tesson, Kenneth White.
Les Vagabonds enchantés
Mimlu Sen
Hoëbeke « Etonnants voyageurs »
LOI 910.4 SEN
Née en Inde en 1946 dans une famille aisée de Calcutta, Mimlu Sen est une indienne anticonformiste. Après des études de littérature anglaise à Londres, elle "s’échappe" vers Paris où elle connaitra la folle effervescence qui souffle sur la ville à cette époque. De retour en Inde, elle est emprisonnée pour ses prises de position politique favorable à la rébellion naxalite ( insurrection des Maoïstes en Inde), puis devient pendant quelque temps journaliste.
A vingt sept ans, elle s’installe de nouveau à Paris. Mais en 1982, un concert vient révolutionner sa vie : un groupe de musiciens Bauls donne un récital. Mimlu Sen est immédiatement fascinée. La culture des Bauls - qui prônent une extrême tolérance religieuse, refusent le système des castes et encouragent l’égalité hommes-femmes - entre en résonance avec ses convictions intimes.
Mystiques et iconoclastes, musiciens vagabonds n’acceptant aucune autorité, vivant parmi les plus basses castes dans un orgueilleux dénuement, n’agissant que selon leur bon plaisir, les Bauls se revendiquent d’une tradition orale née de la rencontre entre les sages tantriques sahajiya et les mystiques soufis qui voyageaient il y a plus de mille ans de la ceinture transcaucasienne au fin fonds des plaines du Gange. Leurs chants ont inspiré la création poétique de Rabindranath Tagore et ont été en 2005 proclamés "chef d’œuvre du Patrimoine oral et immatériel de l’Humanité".
Mimlu Sen décide alors de quitter Paris pour se lancer dans une folle aventure : rejoindre les nomades musiciens en Inde pour partager leur vie de dénuement. Elle devient musicienne pour accompagner leurs chants et joue de l’ektara, instrument traditionnel unicorde.
Son récit livre un témoignage exceptionnel sur cette vie de bohème et sur la communauté des Bauls. Il met à mal l’intérêt déplacé de certains occidentaux quant aux pratiques tantriques mis en avant par des gourous intéressés, ne servant pas la culture spirituelle et musicale des Bauls. Vous approcherez une Inde méconnue, des rites anciens en suivant les pas rebelles et libres de Mimlu Sen. Le récit d’une passion, une écriture simple, sans tabou. Un véritable dépaysement. Vivez autre chose.
« Les épaisses frondaisons des arbres faisaient écran au vacarme du champ de foire. Dans la lumière tamisée, des couples de Bauls, vieux et jeunes, vêtus de robes jaune safran ou de vêtements en patchwork, étaient assis face à face, nichés dans les alcôves que créaient les racines aériennes des banians. Les yeux dans les yeux, rayonnant d’amour, leurs visages sombres et saints aussi sereins qu’immobiles. Ces couples d’ascètes venaient chaque année éclairer la foire de leur présence,en recréant l’intrigue spirituelle du Get Govind.
[...]En regardant autour de moi, j’ai vu que les femmes étaient nettement plus nombreuses que les hommes. En ce lieu, l’importance que revêtaient les chanteurs et les sages bauls aux yeux des femmes de la société villageoise bengali crevait les yeux. C’était là qu’elles trouvaient des moments de répit, loin des tensions de leur vie d’épouses, filles et mères des fermiers de la région, cherchant une consolation dans les chants des Bauls, afin de pouvoir affronter les vicissitudes de leur vie quotidienne.
[…]Beaucoup d’entre elles pleuraient d’émotion ; je n’étais pas la seule que bouleversait la voix de Paban En dépit de l’existence extrêmement conventionnelle que menaient les villageoises aux environs de Kenduli, la présence des Bauls avait créé un champ magnétique de liberté totale, au sein duquel chacun avait toute latitude pour devenir lui-même. »