En pratique
Exposition du 22 mars au 22 juillet 2013
Musée Jacquemart-André
158 boulevard Hausmann - 75008 Paris
Tous les jours de 10h00 à 18h00, nocturne les lundi et samedi jusqu’à 20h30
Pour la première fois depuis 1899, une institution parisienne organise une exposition rétrospective consacrée à celui que Corot surnomma le « roi des ciels », à travers une soixantaine de peintures, pastels et aquarelles. Eugène Boudin, que Monet considérait comme son maître et l’un des précurseurs de l’impressionnisme, a parcouru l’Europe dans une quête toujours renouvelée de la lumière. De sa Normandie natale à Venise, en passant par Anvers, Dunkerque, Berck, la Bretagne, Bordeaux ou la Côte d’Azur, il a su saisir l’atmosphère si particulière de chacun des lieux qu’il a visités.
Connu pour ses marines et ses scènes de plage, Eugène Boudin (1824-1898) fut l’un des premiers artistes français à poser son chevalet hors de l’atelier pour réaliser des paysages. Dans ses nombreux tableaux, il s’est tout particulièrement attaché au rendu des éléments et des effets atmosphériques. Il a ainsi été l’un des initiateurs d’une vision renouvelée de la nature, précédant dans cette démarche les impressionnistes et son ami Claude Monet, qui écrivait à la fin de sa vie : « Je dois tout à Boudin ». Au fil des années, sa palette s’éclaircit et sa touche s’allège pour mieux restituer les reflets du ciel et de l’eau. Où qu’il soit, il peint des paysages en mouvement, dans une subtile harmonie de gris colorés. Véritable « roi des ciels », Eugène Boudin a su transcrire à la perfection des éléments aussi changeants que la lumière, les nuages et les vagues.
1824 - Naissance d’Eugène Boudin à Honfleur, le 12 juillet.
1835 - La famille Boudin s’installe 51 Grand Quai au Havre. Eugène devient commis, puis papetier.
1846 - Boudin décide de se consacrer à la peinture.
1851 - Le conseil municipal du Havre lui accorde une bourse afin qu’il aille étudier la peinture à Paris pendant trois ans.
1854 - Il s’installe à la ferme Saint-Siméon, à Honfleur. Début des années de doute et de misère.
1858 - Boudin convainc Monet, de seize ans son cadet, de venir travailler avec lui sur nature, aux environs du Havre.
1859 - Il expose pour la première fois au Salon. Rencontre Baudelaire au début de l’année, et Courbet en juin.
1862 - Au cours de l’été, il peint ses premières scènes de plages. A l’automne, il fait la connaissance de Jongkind.
1863 - Il épouse au Havre Marie-Anne Guédès. Boudin inaugure une organisation à laquelle il restera fidèle toute sa vie : il passe l’hiver à Paris et, aux beaux jours, il se rend sur le littoral (en Normandie d’abord).
1869 - Il commence à recevoir des commandes de peintures de marines, ce qui l’amène à délaisser les scènes de plages.
1870 - En décembre, il est appelé à Bruxelles par le marchand Gauchez.
1871 - Il travaille à Bruxelles et Anvers ; désormais, il voyagera pour « varier ses produits ». Au cours des années suivantes, il se rendra en Bretagne, à Bordeaux, à Berck et aux Pays-Bas.
1874 - Il présente 2 peintures, 6 pastels et 2 aquarelles à l’exposition de la « Société Coopérative Anonyme des Artistes Peintres, Sculpteurs, Graveurs, etc . » (couramment appelée exposition des Impressionnistes), chez Nadar, 35 bd des Capucines à Paris.
1875 - Début de la crise du marché de l’art, qui se poursuivra jusqu’au début des années.
1880 - Boudin ne vend pratiquement plus. Par économie, il limite ses voyages à des séjours en Normandie.
1881 - Durand-Ruel lui achète son stock. Il reçoit la médaille de 3e classe pour son tableau exposé au Salon, « La Meuse, à Rotterdam » . Reprise des déplacements fréquents.
1883 - Inauguration des nouveaux locaux de Durand-Ruel avec une importante exposition d’œuvres de Boudin ; les critiques favorables à l’avant-garde se montrent élogieux. Succès croissant et début de reconnaissance. Il reçoit la médaille de 2e classe pour ses deux tableaux exposés au Salon, « L’Entrée » et « La Sortie ».
1884 - L’Etat achète « Marée basse », l’un des deux tableaux du Salon, et le dépose au musée de Saint-Lô. Boudin prend possession de la maison qu’il vient de se faire construire, rue Oliffe, à Deauville.
1886 - L’Etat achète « Un grain », l’un des deux tableaux du Salon, et le dépose au musée de Morlaix.
1888 - L’Etat achète « Une corvette Russe dans le bassin de l’Eure ; - Le Havre » , l’un des deux tableaux exposés au Salon.
1889 - Mort de Marie-Anne Boudin ; le peintre est désemparé .Invité par Antonin Proust à participer à l’exposition universelle, il recevra une médaille d’or.
1890 - Il délaisse le Salon des artistes français, où il exposait chaque année depuis 1861, pour rejoindre la Société nationale des Beaux-Arts, dissidente.
1892 - Boudin découvre la Côte d’Azur. Par décret rendu sur le rapport du ministre de l’Instruction Publique, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur.
1895 - Il se rend à Venise en passant par Turin, Gênes et Florence. Il en reviendra par la Suisse, où il compte rester « trois ou quatre semaines ».
1897 - Il expose pour la dernière fois au Salon de la Société nationale des beaux-arts. Périple en Bretagne. Il travaille également pour la dernière fois à Honfleur.
1898 - Il passe le printemps dans le Midi. Très affaibli – il ne sustente plus que de lait – il parvient à se rendre à Deauville où il meurt le 8 août. Il est inhumé le 12 août au cimetière Saint-Vincent de Montmartre.
Eugène Boudin / G. Jean-Aubry
Ides et Calendes, 1987
ART 759.053 BOU
Eugène Boudin : dessins
Anthèse, 1991
ART 741.092 BOU (disponible sur demande)
L’Oeuvre gravé de Boudin, Corot, Daubigny, Dupré, Jongkind, Millet, Théodore Rousseau / Michel Melot
Arts et métiers graphiques, 1978
ART 769.944 MEL
Eugène Boudin : au fil de ses voyages
Catalogue de l’exposition du musée
Jacquemart-André
Fonds Mercator, 2013
Nouveauté - ART 759.053 BOU
Dans l’Encyclopaedia Universalis (à lire sur place à la médiathèque et dans les bibliothèques du réseau)
Dans Bibliovox, la bibliothèque numérique (à lire sur place ou à distance)