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Fantastique : grotesques & hybrides dans l’art
Samedi 17 mars 2018
Cycle de conférences "D’autres Europes, Mitteleuropa & Russie"

ENTRÉE LIBRE - Réservation conseillée : 01.47.14.54.54


Les êtres hybrides peuplent l’imaginaire de l’humanité depuis la nuit des temps. Chaque civilisation possède les siens selon des formules de représentation souvent divergentes, mais qui étonnent par leur abondance et leur richesse.

À l’instar des animaux communs et exotiques, une part de ces créatures fabuleuses était donc décrite dans le bestiaire hérité de l’Antiquité, mais nombre d’entre elles naquirent au Moyen Âge. Les lettrines bien sûr, mais surtout les marges des manuscrits, à partir du XIIIe siècle, en furent peuplées. La créativité des peintres y trouva des espaces favorables à l’invention et à l’épanouissement d’êtres hybrides, de figures animales et d’anthropomorphes.

Pour les chrétiens, les hybrides mi-homme, mi-animal incarnaient la dualité de la nature humaine. Dès lors, ce furent des foules de nouvelles créatures qui prirent forme dans des combinaisons délirantes : des parties animales, végétales et humaines sont jointes dans des assemblages invraisemblables et des mues contre-nature. Les métamorphoses successives finissent par faire s’accorder dans ces chimères des portions d’êtres fabuleux.
D’infinis arrangements sont ainsi créés, censés synthétiser des tempéraments et des comportements légendaires, tant est si bien qu’il semble difficile d’en établir le catalogue, la nature. La tendance à la création d’univers et d’êtres fantastiques n’a aucunement été affaiblie par le progrès technique des civilisations-bien au contraire. Il suffit de réaliser un inventaire succinct des jeux vidéo pour le constater.


Jérôme Bosch (vers 1450 -1516)

  • 25 novembre 2017 - 15h
Le titre proposé appelle naturellement à ce que l’on se penche, en premier lieu sur l’univers pictural d’un artiste inclassable : Jérôme Bosch, qui est aujourd’hui un des peintres les plus connus au monde. L’on ne sait pas grand chose sur la vie de Jérôme Bosch si ce n’est qu’il était à la tête d’un atelier reconnu et prospère et qu’il était membre d’une confrérie élitiste celle de "Notre-Dame" qui rendait un culte particulier à la Vierge.
Bosch est certainement l’un des artistes les plus énigmatiques de l’histoire de l’art. Ses peintures, qu’elles offrent une lecture évidente ou qu’elles utilisent un langage symbolique particulier, sont empruntes d’un style personnel, héritage des enlumineurs et des marges des manuscrits qu’ils illustraient. Ces marges sont souvent peuplées d’ êtres hybrides, monstrueux ou encore comiques et elles ont sans doute constitué ce qu’on appellerait aujourd’hui une banque d’images dans laquelle le peintre a abondamment puisé pour les magnifier et les élever au rang le plus haut de l’art pictural. Il demeure en même temps l’héritier de ses glorieux aînés, les représentants du premier siècle d’or de la peinture flamande : tel, Robert Campin, les frères Hubert et Jan van Eyck, Rogier van der Weyden, Hugo van der Goes ou Derick Bouts, pour ne citer que les plus connus. Homme cultivé et grand observateur de son époque, il mit son savoir au service de son imagination hors du commun et réalisa ainsi la production qui constitue l’ensemble de son oeuvre. Celui que l’on a appelé le faiseur de diables disparaît vers 1516. Son influence se retrouve dans la peinture flamande post-boschéenne en particulier dans les tableaux de Brueghel l’ancien. Jérôme Bosch sera ensuite peu à peu oublié durant les quatre siècles suivants. Son oeuvre sera finalement redécouverte au XXème siècle et jouera un rôle incontestable sur le travail du mouvement surréaliste et sur celui d’autres peintres

Pieter Brueghel l’Ancien (vers 1525-1569)

  • 17 mars 2018 - 15h
L’influence de Bosch sur Pieter Brueghel l’Ancien ne s’exerce pas spécifiquement dans la représentation du fantastique ou de l’étrange, mais plutôt dans la part réaliste déjà présente chez Bosch, comme chez tous les grands visionnaires (sans cette part de réalisme, leurs visions apparaîtraient fausses, dénuées de tout fondement naturel et donc illisibles aux yeux du plus grand nombre) et que Breughel développera de la plus belle manière. La biographie de Brueghel est tout aussi lacunaire que celle de Bosch. En faisant la jonction entre le Moyen Âge et la Renaissance, il dépasse l’art des Primitifs flamands et s’affranchit de celui des Italiens ; l’unité de ses compositions, son talent narratif et son intérêt pour les « genres mineurs » en font un artiste inclassable dans l’histoire de l’art. Certains historiens se sont attachés à établir un lien entre Jérôme Bosch et Bruegel, unis par une tradition figurative. Bosch représente la fin du Moyen Âge, il est le dernier « primitif » et Bruegel commence un nouveau siècle, une ère moderne qui s’ouvre à la découverte de l’homme et du monde. Cependant, l’œuvre de Bosch veut inspirer une terreur dévote, totalement absente de celle de Bruegel. Pour l’un, le monde n’est qu’un « rêve de Dieu » ou une tromperie du Diable ; la Nature est une tentation nuisible. Pour l’autre, l’action humaine prend au contraire toute sa valeur : joies ou défis au destin, l’homme doit tenter l’aventure malgré les menaces.

L’héritage fantastique jusqu’à nos jours

  • Samedi 5 mai 2018 - 15h
Johann Heinrich Füssli ou Henry Fuseli, (7 février 1741 à Zurich – 16 avril 1825 (à 84 ans) à Putney Hill) est un peintre et écrivain d’art britannique d’origine suisse. Il montre très tôt dans sa carrière, un attrait particulier pour les sujets fantastiques. Dès la cinquantaine, il a vécu en Angleterre où il a réalisé des illustrations d’œuvres de Shakespeare, de Dante, ainsi que de l’épopée germanique des Nibelungen. Il a été reconnu par les Surréalistes comme un de leurs précurseurs
 
Max Ernst, né le 2 avril 1891 à Brühl et mort le 1er avril 1976 à Paris, est un peintre et sculpteur allemand naturalisé américain en 19481 puis français en 19582, dont l’œuvre se rattache aux mouvements dadaïste et surréaliste
 
Salvador Dali, Salvador Dalí, de son nom complet Salvador Domingo Felipe Jacinto Dalí i Domènech (1904 - 1989) un peintre, sculpteur, graveur, scénariste et écrivain catalan de nationalité espagnole. Il est considéré comme l’un des principaux représentants du surréalisme, et comme l’un des plus célèbres peintres du XXe siècle.
 
Zdzisław Beksiński (né le 24 février 1929 à Sanok – mort le 21 février 2005 à Varsovie) est un peintre, photographe, dessinateur et sculpteur polonais illustre, de tendance surréaliste et fantastique. Ce peintre est particulièrement intéressant parce qu’il s’est très tôt intéressé à la pratique du dessin et de la peinture numérique.
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