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Francis Bacon (1909-1992)
Chronologie et bibliographie, avril 2013

Londres, terre d’asile des artistes exilés

L’artiste trouve en certaines villes, en certains endroits, un terreau fertile pour l’épanouissement de ses capacités créatrices.

  • Hans Holbein (1497–1543)
    samedi 26 janvier 2013 - 15h00
D’Ausbourg en Bavière, en passant par Bâle et Lucerne, Hans Holbein, chassé par la Réforme et les iconoclastes, part pour l’Angleterre où il se trouve d’abord sous la protection de Thomas More, devient finalement le peintre officiel du roi Henri VIII Tudor.
  • Lucian Freud (1922 – 2011)
    samedi 16 février 2013 - 15h00
Le peintre britannique Lucian Freud (actuellement le peintre le plus cher au monde) est le petit-fils du psychanalyste Sigmund Freud. Né à Berlin, il part pour Londres avec sa famille chassée par l’arrivée d’Hitler au pouvoir.
  • Francis Bacon (1909 – 1992)
    samedi 27 avril 2013 - 15h00
Francis Bacon est né à Dublin sans pour autant être irlandais. Son exil vers Londres est dû à des raisons plus personnelles. Son père ne supporte pas son homosexualité et le chasse. Francis part pour Londres où il vivra longtemps d’une pension versée... par son père.

Personne n’a présenté, mieux que Francis Bacon, de vision synthétique, où dans un entourage des plus sommaires, proche de la banalité d’une chambre sur des fonds aux couleurs éclatantes, un XXe siècle fait de "bruit et de fureur". Avec une apparente simplicité de moyens, cet autodidacte, viscéralement attaché à la figure humaine a, par sa seule façon de peindre, mis fin à une succession de fausses avant-gardes - réceptacle de tous les leurres.

S’appuyant sur interprétation active de toutes les traditions picturales, il a remis l’art de la peinture dans le véritable intervalle temporel qui lui était imparti : celui de la durée longue des développements millénaires de l’activité culturelle et artistique de l’homme depuis l’aube de l’humanité.

Bacon alterne sacré et profane tout au long de sa carrière d’une manière confondante, du moins pour quelqu’un qui disait être farouchement athée. Cette oscillation continuelle entre deux pôles d’attraction contraire a donné jour à une des peintures les plus mystérieuses et les plus envoûtante du XXe siècle.


Chronologie


1905
Les Irlandais entament la lutte pour l’indépendance.

1908
Pablo Picasso "Les Demoiselles d’Avignon" - Gustav Klimt "Portrait d’Adèle Bloch-Bauer" : deux représentations majeures et antinomiques de la femme voient le jour la même année.

1909
Naissance de Francis Bacon à Dublin (Irlande), fils du capitaine Edward Bacon et de Christina Firth. Les Bacon appartiennent à la classe dominante et revendiquent un lien de parenté avec le philosophe Francis Bacon (1561-1626).

1910
Vassili Kandinsky réalise la première abstraite.

1912
Marcel Duchamp "Nu descendant un escalier".

1913
Giorgio de Chirico "L’incertitude du poète".

1914-1918
La famille Bacon vit à Londres, le père occupe un poste au Ministère de la guerre.

1918-1928
Francis est un enfant fragile qui souffre d’asthme chronique. Son père le considère comme la mauviette de la famille. Francis découvre son homosexualité. Les conflits avec son père sont de plus en plus violents et ce dernier chasse son fils de la maison familiale. En 1927 Francis se trouve à Berlin confié à un oncle sensé le "redresser", ce dernier le séduit puis l’abandonne dans la capitale allemande, alors lieu de toutes les folies et de toutes les dépravations.
La même année, il s’installe à Chantilly près de Paris. Découverte du "Massacre des Innocents" de Nicolas Poussin (1594-1665) au musée Condé de Chantilly. Visite de l’exposition Picasso à la galerie Paul Rosenberg. (Picasso "Crucifixions de Boisgeloup")

1929
Retour à Londres où il s’installe avec sa gouvernante Jessie Lightfoot. Ouvre un atelier de décoration d’intérieur. Rencontre le peintre australien Roy de Maistre. De Maistre va ouvrir de nombreuses voies à Bacon, l’incitant à se lancer dans la peinture, lui permettant aussi de nouer des relations durables avec les milieux artistiques influents. "Portrait de Bacon" par Roy de Maistre. Rencontre avec Eric Hall, homme riche et influent avec qui il entame une relation amoureuse d’une dizaine d’années. (Hall est beaucoup plus âgé que Francis et il abandonne pour lui femme et enfants.)

1933
Adolf Hitler prend le pouvoir en Allemagne.
Bacon réalise et expose ses premières œuvres marquantes ("Crucifixion" 1933). Même si l’une d’entre elle est remarquée par l’éminent critique Herbert Read, elle ne lui apporte pas le succès espéré.

1934
Première exposition personnelle. Découragé par le manque d’intérêt pour son exposition, il délaisse la peinture au profit des tables de jeu et des "distraction".

1936
La guerre civile éclate en Espagne. Les brigades internationales composées de volontaires anti fascistes venus de 53 pays différents épaulent les républicains, les franquistes sont pour les allemands. Bombardement par l’aviation allemande de la ville de Guernica.
Les tableaux de Bacon ne sont pas acceptés à l’exposition surréaliste qui a lieu à Londres. Il désespère de son art et détruit une grande quantité de ses œuvres. Ne peint presque plus.

1937
Picasso peint "Guernica".

1939
La seconde guerre mondiale éclate. Jugé inapte pour le service actif Bacon est incorporé dans la défense passive de Londres. Son équipe est chargée de faire respecter le black-out et de secourir les victimes des bombardements. L’aggravation de son asthme l’oblige à partir pour la campagne. Vit alors avec Eric Hall et sa vieille nounou.

1942-1943
Bataille de Stalingrad qui s’achève par la victoire des soviétiques et marque un tournant décisif dans le cours de la guerre.

1944
Juin : les troupes alliées débarquent en Normandie et vont bientôt libérer la France.
Cette année marque le retour de Bacon à la peinture et la production d’une œuvre majeure : "Trois études pour la base d’une crucifixion". Eric Hall lui achète l’œuvre et après de longues tractations la fait accepter en donation par la Tate Gallery.

1945
Victoire des alliés sur les forces de l’Axe. Procès de Nuremberg. Une bombe atomique est lancée sur la ville d’Hiroshima.

1946
Cette année voit la naissance d’un autre chef d’œuvre intitulé "Peinture 1946". D’abord acheté par la galeriste Erica Brausen, il est ensuite acquis par le Museum of Modern Art de New York. La recette de ces ventes finance une série de séjours à Monte-Carlo, où Bacon se plaît dans les ambiances interlopes mais il ne parvient pas à peindre dans la lumière du Midi.

1949-1954
Exécution du cycle des Têtes destinées à sa première exposition personnelle à la Hannover Gallery d’Erica Brausen. Le tableau intitulé "Tête IV" constitue la première variation sur le thème du "portrait d’Innocent X" de Velàsquez. Ce sujet restera présent dans sa peinture durant une vingtaine d’années. L’exposition quant à elle si elle est louée par certains est largement vilipendée par d’autres.

1951
Mort de Jessie Lightfoot, la nounou adorée. Bacon se rend par deux fois en Afrique où sa mère s’est installée après la mort du père en 1941. Mère et fils nouent un lien. Ils se retrouvent dans les ambiances de fêtes qu’ils apprécient tous les deux. Bacon déteste l’ambiance coloniale qui règne dans ce pays mais semble heureux de retrouver sa famille.

1953
Peint une vingtaine de tableaux dont une "Etude d’après le portrait d’Innocent X" d’après Velàsquez.
Rencontre Peter Lacy avec qui il entame une douloureuse relation faite de liens sadomasochistes et de débordements alcooliques graves.

1954
Sélectionné avec Lucian Freud et Ben Nicholson pour représenter la Grande-Bretagne à la Biennale de Venise.

1955-1960
Commence le cycle de portraits consacrés au masque pris sur le vif du poète et artiste William Blake. Prend la décision de faire monter tous ces tableaux sous verre et dans de lourds cadres dorés.
Un autre cycle prend corps, celui qu’il dédie à Van Gogh. La correspondance de ce dernier devient un de ses livres de chevet.

1960-1963
Mort d’Eric Hall. Dernière exposition à la Hannover Gallery. Première exposition à Chicago. Participation à la Documenta de Kassel et la Biennale de Sao Paulo.
Exposition de 30 toiles à la Marlborough fine Art que la critique accueille favorablement. En 1961, il s’installe 7 Reece Mews à Londres qui sera son atelier et sa demeure jusqu’à la fin de sa vie.

1962
Première rétrospective à la Tate Gallery ; elle réunit quatre-vingt-dix tableaux, soit près de la moitié de son œuvre existante. L’exposition est ensuite présentée à Manheim, Turin, Zurich et Amsterdam, ce qui témoigne de la renommée internationale grandissante du peintre.
Première série d’entretiens enregistrés avec l’historien de l’art David Sylvester. L’année suivante une autre série d’entretiens sera accordée à son futur biographe Michael Peppiat. George Dyer devient son compagnon, un jeune homme rencontré dans un bar. Puis, John Edwards devient son compagnon. Il sera son unique héritier.

1964-1970
Exécutions de grands triptyques dont "Trois personnages dans une pièce" acheté par le centre Pompidou et une "Crucifixion". Rencontre essentielle avec le poète Michel Leiris (1901-1990). Une amitié durable naîtra (Portrait de M. Leiris) Une exposition à la galerie Maeght suscite un intérêt grandissant de la part du public français pour sa peinture. Expose à New York où il se rend pour la première fois. Son travail est largement salué par la presse.

1970-1974
Achète une grande maison sur les bords de la Tamise où il ne peindra jamais car la réverbération de la lumière sur le fleuve le gêne. Elle lui servira à recevoir.

1971
Avril, décès de sa mère en Afrique du Sud.
La même année grande rétrospective au Grand Palais à Paris de plus de cent œuvres. Le texte du catalogue est rédigé par Michel Leiris. L’exposition a un très grand retentissement. Juste avant le vernissage George Dyer se suicide dans leur chambre d’hôtel. La rétrospective restera l’exposition préférée du peintre.
Bacon se concentre sur le thème de l’autoportrait.

1975-1979
Consécration au Museum of Modern Art de New York grâce à l’exposition d’œuvres récentes. Séjour à New York où il rencontre Andy Warhol et Robert Rauschenberg. Possède un appartement place des Vosges à Paris, où il peint entre autres, un portrait de Michel Leiris (1976).

1980-1986
Publications de divers ouvrages le concernant : une monographie de John Russell, les entretiens avec David Sylvester, des essais de Michel Leiris dont "Bacon le hors-la-loi", une enquête de Gilles Deleuze "Francis Bacon, logique de la sensation".
Mort de sa sœur Winnie.
Peint le Triptyque inspiré par l’Orestie d’Eschyle.
Exposition au Japon. Deuxième rétrospective à la Tate Gallery comprenant 125 tableaux de 1945 à 1984. Dans le catalogue il est qualifié de plus grand peintre vivant. L’exposition part ensuite pour Stuttgart et Berlin.
Invité dans le cadre des cartes blanches de la National Gallery à Londres à opérer une sélection personnelle dans les collections du musée son choix se porte sur un retable de Massacio, deux Rembrandt, des peintures de Manet, Seurat, Degas et Van Gogh, mais aucune de ses propres œuvres.

1887
Il peint un grand triptyque sur le thème de la corrida inspiré de Garcia Lorca.
Exposition à Moscou où il devient le premier artiste occidental vivant à être exposé en Union Soviétique.

1988
Il entame une deuxième version de la "Crucifixion" de 1944 apprenant que l’original est trop fragile pour aller à Washington.
L’artiste, âgé de 80 ans, voit pour la première fois à Madrid l’original du tableau qui l’avait tant obsédé : "Le portrait du pape Innocent X" de Velàsquez.

1992
Parti rejoindre son jeune amant espagnol Bacon est hospitalisé à Madrid où il meurt le 28 avril.


Bibliographie


Francis Bacon
Cercle d’art, 1996 (Découvrons l’art)
Renoir 759.064 BAC

Jusqu’à sa mort, Bacon incarna, à l’instar de Dubuffet et de Giacometti, la tradition de l’avant-garde conçue comme une forme de résistance.

Francis Bacon / Philippe Dagen
Cercle d’art, 1996 (Répères contemporains)
ART 759.064 BAC

Francis Bacon : l’homme et l’arène / réal. Adam Low
Arte vidéo, 2010
ART 759.064 BAC - DVD

Alors que New York et Londres s’apprêtent à célébrer le centenaire de la naissance de Francis Bacon, ce documentaire retrace l’itinéraire de celui qui reste aujourd’hui comme l’un des plus grands peintres du 20e siècle. De son enfance en Irlande au statut de peintre le plus cher du monde, ce portrait navigue à travers de nombreuses images d’archives inédites.
Bonus : Interview du réalisateur (15 mn) ; L’atelier de Bacon (10 mn) ; Francis Bacon et la photographie (17 mn) ; Fragment d’un portrait : interview du peintre par David Sylvester (23 mn) ; Un aperçu des oeuvres de Francis Bacon (21 mn).

Francis Bacon / réal. David Hinton
Arthaus musik, 1985 (Art documentary)
ART 759.064 BAC - DVD

Francis Bacon naît à Dublin (Irlande) le 28 octobre 1909 de parents anglais. La famille fait plusieurs fois l’aller-retour entre Dublin et Londres durant son enfance. C’est un enfant maladif, asthmatique, et son père essaye de le renforcer en le fouettant. Il est rejeté par sa famille lorsque son homosexualité est découverte - une anecdote veut que son père l’ait renvoyé du foyer familial à l’âge de 17 ans après l’avoir surpris en train d’essayer les sous-vêtements de sa mère. Sa mère lui verse néanmoins une pension régulière qui lui permet de vivre.

Francis Bacon
A.K. vidéo, 2003 (Portrait d’artiste)
ART 759.064 BAC - DVD

L’oeuvre, pour Bacon, c’est écarter les faux-semblants et images-leurres et ensuite, aussitôt après, hausser ou abaisser la peinture au niveau d’épouvante qu’ont atteint les hommes. Les deux exigences ne se dissocient pas. Défaire le mensonge et dévisager la douleur, ne sont qu’une seule et même opération. Il s’attaque aux vivants, les déshabille puis les dépèce jusqu’à l’os. Il les met à la question.

Francis Bacon "Trois personnages dans une pièce"
in Les inédits / réal. Alain Jaubert
Montparnasse, 2007 (Palettes)
ART 759.06 JAU - DVD

Francis Bacon : anatomie d’une énigme / Michael Peppiatt
Flammarion, 2004 (Grandes biographies)
ART 759.064 BAC bio

Présente la vie du peintre Francis Bacon et montre ses multiples facettes. Elevé dans une Irlande rurale, il découvre l’effervescence artistique de Londres et Paris dans les années 20 et trouve sa vocation en 1928 lors d’une exposition Picasso. Ses oeuvres violentes et stylisées, inspirées par son mode de vie dissolu, en font un des artistes les plus originaux de son temps.

Francis Bacon : entretiens / David Sylvester
Flammarion, 2013
ART 759.064 BAC

De 1962 à 1986, le célèbre critique d’art David Sylvester s’entretien avec Francis Bacon. De ces rencontres, David Sylvester livre, sous forme de neuf dialogues, un témoignage unique sur l’artiste. On y découvre le souci obsessionnel de Bacon pour la forme humaine en peinture, son admiration pour Picasso et Velàzquez, sa passion pour la poésie de Yeats et Eliot, son étonnante interprétation d’un pastel de Degas, mais aussi son indifférence pour Matisse. Une approche incomparable de la pensée, du travail et de la vie de l’un des génies créateurs du XXe siècle.

Francis Bacon, l’atelier / Margarita Cappock
Bibliothèque des arts, 2006 (Maîtres d’hier et d’aujourd’hui)
ART 759.064 BAC

L’atelier de Francis Bacon fut à la fois son domicile et son lieu de travail et, avec le temps, le dépôt de milliers d’objets qui étaient essentiels à son art. Dans cette étude, l’auteur sélectionne des éléments clés parmi la masse de ces objets que l’artiste accumulait et les situe dans le contexte de sa vie et de son activité artistique, offrant un accès à ses sources d’inspiration et à ses méthodes.

Francis Bacon - La chambre noire : la photographie, le film et le travail du peintre / Martin Harrison
Actes Sud, 2006
ART 759.064 BAC

En se basant sur des document d’archives et en convoquant l’histoire du siècle et l’histoire personnelle de l’artiste, l’auteur montre comment Francis Bacon (1909-1992) a puisé son inspiration dans la photographie, les photogrammes de cinéma et l’imagerie des médias. Ces nouveaux matériaux ont marqué les créations majeures de l’artiste et le développement de son art.

Francis Bacon : le sacré et le profane : catalogue de l’exposition
Fondation Dina Vierny

Musée Maillol, 2004
ART 759.064 BAC

Francis Bacon : le sacré et le profane / réal. Christian Guyonnet
Naïve, 2004
ART 759.064 BAC - DVD

La préparation de l’exposition Francis Bacon qui s’est déroulée du 7 avril au 15 août 2004 au musée Maillol, à Paris. De l’arrivée des caisses jusqu’à l’ouverture de l’exposition au public, une immersion dans les coulisses du musée Maillol et surtout dans l’œuvre de cet artiste.

Francis Bacon : face et profil / Michel Leiris
Albin Michel, 1983
ART 759.064 BAC - (magasin - disponible sur demande)

Edvard Munch - Francis Bacon : images du corps / Frédérique Toudoire-Surlapierre et Nicolas Surlapierre
Orizons, 2009
ART 759.064 MUN

A travers les peintures de Bacon et Munch, les auteurs tentent une analyse du corps, interprétant le travail et l’univers des deux artistes. Le corps, les objets qui l’accompagnent, la poétique corporelle, l’esthétique de la défiguration sont autant de sujets traités dans cet ouvrage.

L’expérience du mouvement dans la peinture de Francis Bacon / Stéfan Leclercq
L’Harmattan, 2002 (Mouvement des savoirs)
ART 759.064 BAC
Etude sur le mouvement comme représentation de la vie dans l’oeuvre peint de Francis Bacon (1909-1992), accompagnée d’une réflexion sur le mouvement dans l’histoire de l’art.

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