En pratique
Exposition, Musée du Jeu de Paume du 14 octobre 2014 au 2 février 2015
1 place de la Concorde - 75008 Paris
Ouvert tous les jours, sauf le lundi de 11h00 à 19h00
nocturne le mardi jusqu’à 21h00
Le Jeu de Paume présente la première rétrospective, depuis vingt-cinq ans, du grand photographe américain Garry Winogrand (1928-1984). Chroniqueur célèbre de l’Amérique de l’après-guerre, Winogrand est encore mal connu, tant il a laissé de travail à accomplir — au moment de sa mort prématurée — dans l’archivage, le développement et le tirage de ses photographies. Il est cependant sans conteste l’un des maîtres de la photographie de rue américaine, au même titre qu’Evans, Frank, Friedlander ou Klein.
Célèbre pour ses photographies de New York et de la vie aux États-Unis depuis les années 1950 jusqu’au début de la décennie 1980, Winogrand cherche à savoir "à quoi ressemblent les choses quand elles sont photographiées". Organisée conjointement par le SFMOMA et la National Gallery of Art de Washington, l’exposition "Garry Winogrand" réunit les images les plus emblématiques de l’artiste et des tirages inédits puisés dans les archives, en grande partie inexplorées, de la fin de sa vie. Elle offre une vue d’ensemble rigoureuse de son parcours et, pour la première fois, embrasse la totalité de sa carrière.
Garry Winogrand, né le 14 janvier 1928 à New York (États-Unis), mort le 19 mars 1984 (à 56 ans) à Tijuana (Mexique) est un photographe américain renommé pour son portrait des États-Unis au milieu du XXe siècle, et principal représentant du mouvement de la photographie de rue.
Elève d’Alexis Brodovitch, Garry Winogrand est le fils spirituel de Walker Evans. En 1955, lorsqu’il prend connaissance du travail qu’a fait Evans sur les passants dans le métro de New York, Winogrand commence son "étude photographique de la vie américaine". Son sujet : la rue. Piéton, passant lui-même, il va, pendant presque 30 ans, inlassablement enregistrer, de manière spontanée, la complexité comme la banalité ou les bizarreries de la vie urbaine. Winogrand conçoit la rue comme une énigme, un théâtre où tout est possible et sujet à faire image. Il photographie les hommes, les femmes, les groupes, les foules… Autant d’inconnus, autant d’anonymes.
Cependant, s’il s’inscrit dans le sillage de Walker Evans, son intention n’est pas la même. Très vite, il a cerné les limites du photojournalisme et il ne cherche pas à dénoncer une quelconque aliénation de l’individu. Non, ce qui intéresse Winogrand, c’est l’image, seulement l’Image. Son propos, c’est de savoir "à quoi ressemblent les choses quand elles sont photographiées" (G. Winogrand). Cette formule, énigmatique elle-même, résume l’intention de Winogrand : non pas connaître les gens, rentrer dans leur intimité, chercher à composer quelque chose qui ait un sens, mais plutôt rester l’étranger, celui qui passe et qui voit, puis qui donne à voir. Ainsi, Winogrand s’intéresse-t-il plus à la femme photographique qu’à la condition féminine.
De Manhattan à Paris, en passant par Dallas, Los Angeles, Londres et d’autres villes, dans un mouvement photographique où se conjuguent l’improviste, la fluidité, l’appétit, l’énergie et surtout un formidable instinct, Garry Winogrand a réalisé plus de 100 000 images, toujours nouvelles, témoignant d’une vision toujours vierge. L’absence d’artifice, la neutralité de l’émotion, le rejet de tout formalisme, de toute esthétique a priori permettent au spectateur de rester libre dans son imagination, dans les convergences, les divergences, la composition qu’il peut faire à chaque image.
Disparu prématurément en 1984, Garry Winogrand est encore mal connu, tant il a laissé de travail à accomplir dans l’archivage, le développement et le tirage de ses photographies. À sa mort, il laisse 250 000 photographies inédites.
Garry Winogrand
Flammarion
En commande
Publié à l’occasion de l’exposition du musée du Jeu de Paume consacrée au photographe, l’ouvrage retrace la carrière de l’artiste, en mêlant des photographies mythiques et des inédites, jamais exposées.