Exposition, Paris, Musée du Louvre, 22 septembre 2005 - 2 janvier 2006
Redécouvert il y a bientôt quarante ans à l’occasion d’une exposition organisée à Montargis pour le bicentenaire de sa naissance (1967), la rétrospective du Louvre était très attendue. Elle réunit cent peintures et dessins, issus des collections du Louvre, et de nombreux musées français, en particulier du musée Girodet de Montargis, et étrangers.
Anne-Louis Girodet de Roucy, plus connu sous le nom d’artiste Girodet-Trioson, est né à Montargis le 5 janvier 1767.
Girodet fut l’un des plus talentueux élèves de David. Disqualifié du Prix de Rome en 1787 pour tricherie, il en est lauréat en 1789. Bien qu’ayant commencé comme un fidèle de son maître , il s’efforça ensuite de développer un style personnel, expérimentant des effets de lumière.
Peignant toujours dans le style néoclassique, ses tableaux plurent cependant aux Romantiques grâce aux sentiments exaltés représentés. Il fut aussi un illustrateur de livres, notamment pour Jean Racine et Virgile.
En 1812, il hérita d’une fortune qui lui permit de se consacrer à l’écriture de poèmes sur l’esthétisme.
Girodet eu un style de vie non conventionnel, alternant des périodes de retirement pratiquement dans le secret, avec des périodes de vie publique de dandy.
Redécouvert il y a bientôt quarante ans à l’occasion d’une exposition organisée à Montargis pour le bicentenaire de sa naissance (1967), la rétrospective du Louvre était très attendue. Elle réunit cent peintures et dessins, issus des collections du Louvre, et de nombreux musées français, en particulier du musée Girodet de Montargis, et étrangers.
Le néoclassicisme est une tendance artistique de la seconde moitié du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle caractérisée par le retour aux formes gréco-romaines. Il se développa à la suite des fouilles entreprises en Italie sur les anciens sites romains d’Herculanum en 1743 et de Pompéi en 1748, et aux écrits des archéologues.
Spécialistes des sujets nobles (allégories, mythologie et Antiquité classique), les artistes néo-classiques renouvellent les thèmes de l’histoire romaine grâce à de rigoureuses études archéologiques et illustrent notamment l’épopée homérique, les récits de Tite-Live, les poèmes de Pétrarque. Les thèmes utilisés par allusions, glorifient la monarchie, puis les vertus patriotiques de la Révolution.
L’espace pictural s’enrichit des artifices du théâtre tragique par les costumes, les mimiques et les gestes éloquents. Les artistes reprennent la construction frontale des bas-reliefs antiques et des fresques d’Herculanum. Les personnages, grands, peu nombreux et espacés, s’étalent en frise au premier plan. Le fond, parallèle à la surface, fait écho au rectangle du cadre par un rappel des motifs géométriques (joints des pierres de taille, pilastres, arêtes, décrochements). Ainsi fermé, l’arrière-plan concentre l’attention du spectateur sur les figures tout en rythmant la scène. Le décor sobre et l’absence d’anecdote mènent à l’essentiel et accusent la sévérité des tableaux néo-classiques.
Les peintres corrigent la nature pour atteindre la perfection. Ce principe appelé « beau idéal », s’inspire des maîtres classiques (Raphaël et Nicolas Poussin) et associe une connaissance irréprochable de l’anatomie et des proportions influencée par les oeuvres les plus parfaites de la statuaire gréco-romaine (« l’Apollon du Belvédère »). Les figures au modelé sculptural sont d’abord dessinées sur un réseau linéaire (mise au carreau).
Lors de l’élaboration d’une peinture, effectuée par étapes successives, certains personnages sont parés de drapés majestueux tandis que d’autres conservent la nudité héroïque.
Une lumière froide enveloppe les personnages. Les gestes violemment éclairés sur un fond sombre se réfèrent au Caravage et renforcent la portée didactique de l’œuvre.
La couleur, sans raffinements particuliers, entretient un rapport complémentaire avec le dessin. Elle signifie l’objet, lui confère son degré d’importance dans le tableau et sert accessoirement à souligner le modelé.
En commande
Anne-Louis Girodet : catalogue de l’exposition
Gallimard : Musée du Louvre
Hugh HONOUR
Le néoclassicisme
LGF (Références. Art)
Rolf TOMAN
Néoclassicisme et romantisme
Könemann
L’art néoclassique
L’art décoratif en Europe
3. Du néo-classicisme à l’art déco
Citadelles et Mazenod, 1994
Lecture et consultation sur place
REF 709 ART
L’art français
4. Le temps de l’éloquence, 1775-1825
André CHASTEL
Flammarion, 1996
Lecture et consultation sur place
REF 709. 44 ART A4