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INDE
Découverte de l’Inde d’hier et d’aujourd’hui - Bibliographie, janvier 2009

Voyage dans l’histoire d’hier et d’aujourd’hui, sous le regard des anciens dieux et des nouveaux dieux de la technologie. Inde du passé et Inde de l’avenir, une découverte non sans dangers, loin de vos repères...

L’équipe du Pôle Musique Arts, Loisirs et Cinéma vous présente quelques documents qui vous permettront d’approcher et de découvrir ce pays aux multiples facettes.

L’INDE

Gigantisme de l’Himalaya et dentelles de pierre, sable des déserts et vert des rizières, traditions ancestrales et modernisme, douceurs sucrées, chaleur des épices, couleurs des tissus, noirceur de la misère, véritable kaléidoscope, ainsi se présente l’Inde, terre de contrastes, de diversités. L’Union Indienne aux nombreux peuples, aux langues diverses vous propose un voyage hors du temps, véritable dépaysement dans le sublime et dans l’indicible.

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Les musiques indiennes


L’Inde a une longue tradition musicale, véritable
terre de diversités, de contrastes et de paradoxes. La culture musicale de l’Inde est l’une des seules à avoir entretenu de fortes traditions totalement en marge de l’influence européenne et à avoir en outre rencontré un accueil très chaleureux hors de ses frontières d’origine.

Les styles musicaux

La musique de l’Inde comporte deux grandes traditions classiques :

- La musique dite hindoustani de l’Inde du Nord.

- La musique carnatique de l’Inde du Sud.

Leurs origines sont les mêmes et remontent pour leur théorie à des textes comme le natyashastra et le sangitaratnakare mais différent dans leur exécution par des détails importants : différences d’instruments, de raga et tala, de types d’ornementation et de formes musicales.

- La musique de l’Inde du Nord s’inscrit dans la continuité d’une tradition plus que millénaire. Autrefois musique de cour, perpétuée par des familles de musiciens héréditaires et des courtisanes, danseuses et chanteuses au service de princes hindous et musulmans. Cette musique a été influencée par l’islam venu du Nord, par le Pakistan et la Perse. Dans le nord, la tradition plus ancienne et plus difficile du chant dhrupad a été largement remplacée par le khayal et la thumri, plus libres. Un récital hindoustani peut consister en libre introduction alap indiquant le type de raga choisi, suivie d’une improvisation fondée sur une sorte de courte composition (khayal vocal ou gat instrumental) dans un tala particuliers. La partie en tala est accompagnée par deux petits tambours appelés tabla. La musique hindoustani reste un vecteur d’élévation de l’homme et de libération de l’être.

- La musique de L’Inde du Sud est beaucoup liée à la danse indienne (bharatanatyam, kuchipudi, et le kathakali en particulier). Les compositions sont souvent plus longues et suivent des formes musicales plus complexes que celles de la musique hindoustani. Elle a peu subi les influences musulmanes. La tradition musicale est complétée par des chansons glorifiant, implorant les dieux hindous, des compositions riches en imagerie poétique et contenu philosophique. Les formes employées sont plus strictes que dans le Nord. Le gitam, mélodie simple sur un rythme uniforme, est réservé au travail technique, de même que le sarajwati, qui utilise des thèmes religieux ou épiques. Des compositions plus complexes sont jouées en concert, où plusieurs ragas peuvent s’enchaîner dans le même morceau pour former une ragamalika, alors l’esthétique prime dans l’interprétation du kriti. L’improvisation prend une place importante à la fin du concert, avec le ragam-tanam- pallavi.

La gamme indienne

Les sept notes (svara ou swara) de la gamme sont les suivantes (SHA, RE, GA, MA, PA, DHA et Ni). Elles correspondent à peu près au sept notes de la gamme occidentale. Une légende met en relation les sept svara avec les bruits de la nature :

- Shadja (la tonique) (SHA), le cri du paon qui voit les nuages noirs annonçant une averse est comparé à la note Sha.

- Rishabha (RE), le beuglement de la vache à qui on a enlevé son veau ressemble au Re.

- Gandhara (GA), le bêlement de la chèvre est comparé au Ga.

- Madhyama (MA), le cri du héron est semblable au Ma.

- Pancham, (PA), le son du chant du rossignol au printemps ressemble au Pa.

- Dhaivata (DHA), le hennissement du cheval est comparable au Da.

- Nishada (NI), le barrissement de l’éléphant est semblable au Ni.

Le raga

Le raga est un système modal, terme sanscrit qui signifie littéralement « couleur, passion ». Chaque raga donne un cadre, un canevas dans lequel le musicien joue, compose, et improvise. Le raga donne des notes à utiliser, au moins cinq prises dans l’un des dix modes (thaat) , parmi lesquelles la tonique (sa), un ton fixe que le musicien place où il désire. Toutes les autres notes sont interdites, les jouer équivaudrait à faire de fausses notes. Le raga donne une échelle ascendante (aroha) et descendante (avoroha), soit un ordre fixe ou une hiérarchie dans les tons. Il peut donner des phrases propres au mode ou des séquences de notes.

Les ragas reposent sur l’émotion et certaines notes peuvent être abaissées ou montées pour donner plus d’effet mélancolique ou de brillance. Les modes ont pour effet d’évoquer des sentiments particuliers (comiques, érotiques, pathétiques, terribles, odieux, merveilleux, héroïques ou furieux), et aussi différents moments de la journée. Sans oublier que certains raga sont masculins et d’autres féminins (ragini).

Lors de l’exécution d’un raga (qui peut durer plusieurs dizaines de minutes voire plusieurs heures suivant les connaissances et la créativité du musicien ou du chanteur) on commence par un alap, ou prélude, qui cède la place, après une séquence parfois longue d’improvisation lente sans rythme précis, au poème chanté (dhrupad, khayal, ghazal, qawwali) ou à la pièce instrumentale (gat) et ses différentes phases (improvisations, accélérations rythmiques).

Les talas

L’Inde possède sans comparaison possible, le système rythmique le plus élaboré du monde .Tala en sanscrit signifie rythme. Il existe des talas à 3 temps jusqu’à 108 temps. Les rythmes sont construits sur des périodes de temps assez longues à l’intérieur desquelles peuvent être réalisées des variations complexes, des contretemps, des ornements d’une très grande variété sans que l’action psychologique du sentiment rythmique soit altérée

Les instruments de la musique indienne

La musique indienne est riche en instruments de musique par conséquent, ne seront évoquer dans ce chapitre que les principaux. En outre, la voix est considérée comme un instrument de musique à part entière, les paroles sont considérées comme superflues, souvent quelques mots sont indéfiniment répété. Le chanteur utilise des codes rythmiques ou encore montre toute sa virtuosité sur une seule voyelle ou chante « sa ré ga ma pa dha ni sa » c’est-à-dire les notes chantées.
Ils existent trois groupes d’instruments : les instruments à cordes, les instruments à vent et les percussions.

- Les instruments à cordes


Le santoor : instrument de l’ Inde du Nord, originaire du Cachemire. Il possède plus de 100 cordes tendues sur un rectangle creux et frappées avec deux maillets faits de noix.


Le sarangi : instrument à cordes frottées par un arc. Il a trois ou quatre cordes principales et trente cinq à quarante cordes résonnantes. Il se joue en faisant glisser le dos des ongles, le long des cordes en boyau.


Le sarod : instrument très ancien, construit d’une seule pièce en bois de tek. Sa caisse de résonance est recouverte de peau et ses dix cordes métalliques sont grattées à l’aide d’un plectrum en noix de coco.


Le sitar : instrument le plus commun aujourd’hui, sa forme définitive s’est fixée vers le XVIIIème siècle. Il est constitué d’une boîte de résonance hémisphérique montée sur un très long manche sur lequel sont fixées, dans des glissières, des touches mobiles. Les cordes se jouent avec un plectre tenu entre le pouce et l’index ou avec un onglet en métal.


La tanpura : instrument qui maintient en bourdon constant la tonique dans toute la musique indienne. Il possède quatre à six cordes. Son rôle est fondamental pour la constitution de l’atmosphère sonore d’un raga.

La veena : instrument qui a donné naissance au sitar et au sarod.

Le violon  : instrument introduit en Inde il y a près de 450 ans, et très vite adopté par les musiciens indiens.


- Les instruments à vent

Le shennai (Shahnai) ou hautbois de l’Inde : instrument de belle sonorité, apprécié pour la délicatesse de ses nuances. Constitué d’une embouchure, d’un corps de bois percé de trous, le tout allant en s’évasant. Il se termine par un pavillon de cuivre.

Les flûtes : instruments représentés en grand nombre, flûtes traversières ou droites, petites ou grandes, avec ou sans embouchures, en bambou, en cuivre ou encore en argent. Il existe trois groupes de flûtes la murali est la flûte traversière classique de l’Inde, le vamsha est droite, faite d’un bambou ouvert aux deux bouts, le shenaï ou hautbois de l’Inde est de belle sonorité, apprécié pour la délicatesse de ses nuances.

- Les percussions

Le mridangam : tambour horizontal et biface. Instrument d’accompagnement surtout utilisé en Inde du Sud.

La pakhawaj  : tambour équivalent du mridangam pour l’Inde du Nord, mais le côté droit est accordé sur la tonique.

Les tablas  : instrument accompagnant la musique chantée ou jouée. Ils sont composés de deux petits tambours dont celui de droite est accordé sur la dominante ou la sous-dominante et celui de gauche sur la tonique.

Lexique

Dhrupad : chant austère, chant religieux, de dévotion le plus ancien du Nord. Il remonte au XVème siècle.

Gat : lorsqu’on joue le khayal de façon instrumentale, le gat est la partie du raga qui correspond au poème chanté du khayal vocal.

Gitam (litt. chant) : forme la plus simple de composition.

Khayal : chant virtuose très répandu dans le Nord. On recherche l’effet dans les vocalises, il demande beaucoup d’imagination et de subtilité dans les techniques vocales.

Kriti  : forme de composition la plus élaborée et la plus importante dans la musique carnatique. Chaque concert comprend un ou deux kriti, il développe le contenu musical et est parfois accompagné d’un texte souvent dévotionnel. La composition est basée sur un raga mais laisse part à l’improvisation.

Ragam-tanam-pallavi : forme improvisée type composée de plusieurs parties. La première partie « Alapana ou ragam » ,c’est l’introduction en rythme libre, sans percussion sur base d’un raga où le musicien explore ses possibilités. La deuxième partie c’est le « tanam » où le musicien continue son improvisation, toujours sans percussions mais en introduisant le rythme soit une pulsation. La dernière partie le « pallavi » est une phrase mélodique qui comprend un rythme précis et des paroles que le musicien interprète d’abord sans variations pour que le percussionniste entre en jeu. Cette forme d’improvisation peut durer quelques minutes ou quelques heures suivant l’inspiration des musiciens.

Ragamalika  : c’est un enchaînement de plusieurs ragas, les spécialistes appellent souvent une « guirlande de ragas ».

Sarajwati ou Sarajati  : forme de composition de la musique carnatique.

Thumri  : style vocal principalement chanté par les femmes. Son origine est peut-être une musique d’accompagnement de danses. Il se joue sur des ragas de début de soirée qui ont une connotation amoureuse ou érotique.


Discographie</span<

- Musique de l’Inde du Sud

L SUBRAMANIAM (violon)
Une Anthologie de la musique classique de l’Inde du Sud
Harmonia Mundi, 1990
031.1 SUB

Mattanur SHANKARANKUTTY
Inde du Sud - Kerala : le Thayambaka
Harmonia Mundi, 1997
031.1 SHA

- Musique de l’Inde du Nord

Kushal Das
Raga Marwa : Surbahar
Ocora, 2004
031.1 DAS

Balaram Pathak
Inde du Nord
Harmonia Mundi, 1987
031.1 PAT

Ravi SHANKAR (sitar)
Raga Puriya-Kalyan Dhum « Man Pasand »
Harmonia Mundi, 1987
031.1 SHA

Bismillah Khan (shenaï, hautbois)
Ragas
Shefali Nag, 1994
031.1 KHA

- Musique traditionnelle modernisée

Debashish Bhattacharya
Calcutta slide-guitar
Riverboat, 2005
031.2 BHA

Selvaganesh (Tablas)
Soukha
Naïve, 2006
031.2 SEL

- Musique électro d’influence

Asian Dub Foundation

Sheila CHANDRA
Moonsung : a real world retrospective
Virgin, 1999
450 CHA

Ronu MAJUMDAR
Hollow bamboo
Nocturne, 2004
031.2 MAJ

- Musique métissée

Susheela RAMAN
Love trap
031.2 RAM


BIBLIOTHEQUE MUSICALE

Musique d’Inde du Sud :
petit traité de musique carnatique


Isabelle CLINQUART
Actes Sud (Musiques du monde)
781.62 CLI

La Musique de l’Inde du Nord
Alain DANIELOU
Fata Morgana, 1995 (Hermès)
781.629 14 DAN

Petit atlas des musiques du monde
Alain ARNAUD
Edition du Panama / Cité de la musique
781.62 PET

Dictionnaire thématique des musiques du monde
Etienne BOURS
Fayard
781.62 BOU

L’Art du raga : la musique classique de l’Inde du Nord
François Auboux
Minerve
781.629 14 AUB

Introduction à la forme musicale traditionnelle indienne, le raga. Présente ses caractéristiques en matière de modes, de rythme, d’ornementation, d’improvisation, etc., sa place dans la musique indienne, mais aussi son enseignement en Inde, et ses rythmiques principales. Avec des exercices pratiques.

Le Tabla : percussion de l’Inde du Nord : méthode d’initiation
Pandit Shankar Ghosh
Improductions
841.91 TAB

Pandit Shankar Ghosh est reconnu comme l’un des plus grands maîtres contemporains de la percussion indienne.Dans cette méthode, Pandit Shankar Ghosh présente les différentes frappes (bol) qui vous permettront de jouer du tabla. (DVD)

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