Présentation et bibliographie réalisées à l’occasion de l’exposition Ingmar Bergman, présentée au Centre Culturel suédois (11, rue Payenne-75003 PARIS), jusqu’au 23 octobre 2003 et de la rétrospective Ingmar Bergman organisée par la Cinémathèque française jusqu’au 2 nov. 2003.
Fils d’un pasteur luthérien de la cour royale de Suède, Bergman est né le 14 juillet 1918 à Uppsala, petite ville protestante et universitaire, proche de Stockholm.
Toute sa carrière sera profondément marquée par l’éducation austère qu’il reçoit dans la grande maison familiale. Il décrit ses parents comme « à jamais enfermés dans le carcan du devoir », mais ce caractère est heureusement compensé par une grande ouverture sur les arts et, très jeune, Bergman montre une passion pour le cinéma et le théâtre de marionnettes.
Après des cours à l’université, le jeune Bergman se consacre entièrement au théâtre, période pendant laquelle il évoluera dans le milieu des jeunes intellectuels où règne un profond sentiment d’anxiété, une sorte de
névrose. Cette atmosphère angoissée marque le premier scénario de Bergman, Tourments (1944), qui lui donne envie de retourner rapidement en studio. Grâce à ce scénario, il réalisera son premier film, Crise (1946), influencé par le réalisme poétique français de Carné. Musique dans les ténèbres (1947), L’Eternel retour (1947) sont encore sous l’influence du réalisme poétique français ou du néoréalisme italien (Ville portuaire, 1947). Son premier film vraiment personnel est la Prison(1949) où la vision bergmanienne s’impose : l’existence humaine s’inscrit dans un monde rigoureusement clos, sans espoir hormis la mort, et dont la prison est l’exact symbole.
Ce film suivi de La Soif (1949), est le premier d’une longue méditation sur la vie et la mort, le bien et le mal, la nature humaine, l’angoisse devant la mort.
En 1951, Jeux d’été reprendra cette thématique. On y rencontre l’obsession de la mort, le huis clos en pleine nature, l’extrême ensoleillement des paysages où se jouent des drames sans violence mais aussi sans espoir.
Désormais, un cinéaste est né, reconnaissable entre tous. Bergman mènera jusqu’à son dernier film, Après la répétition (1983), une double carrière théâtrale et cinématographique, cette dernière d’une exceptionnelle fécondité avec plus de 40 long-métrages.
Ce n’est toutefois qu’en 1955, avec Sourires d’une nuit d’été, présenté au Festival de Cannes où il reçoit le prix de l’humour poétique, que la critique et le public non suédois découvrent le cinéaste. Le succès lui permet alors de réaliser des œuvres plus ambitieuses, comme Le Septième Sceau, prix spécial du jury au Festival de Cannes 1957, ou Les Fraises sauvages.
Il renouvelle son style au début des années 60 avec sa
trilogie des « films de chambre » d’une facture austère, plus épurée que celle des œuvres précédentes - A travers le miroir (1961), Les Communiants (1963), et Le Silence (1963), - nouvelles paraboles sur la folie, la solitude et l’impossible quête de Dieu. Cette période culmine avec Persona (1966), réflexion sur la condition de l’artiste et ses rapports avec le monde, sans doute son chef-d’œuvre, et l’un des films-clés du cinéma moderne.
Au début des années 70, Bergman se tourne avec un style plus dépouillé vers les autres thèmes qui n’ont cessé de hanter son œuvre : le mystère de la femme et du corps féminin (Cris et chuchotements, 1972 ; Scènes de la vie conjugale, 1973), l’art et l’humanisme (Sonate d’automne, 1978).
Après une expérience de réalisateur pour la télévision, il revient au cinéma avec des œuvres plus apaisées qui lui permettent d’accéder au grand public comme L’Oeuf du serpent (1977), et avec son film le plus autobiographique, Fanny et Alexandre (1982), magnifique fresque de 3 heures.
Après la répétition (1983)
Le Rite (1969)
F BER
Cris et chuchotements (1973)
La Fontaine d’Aréthuse (1949)
F BER
Les Fraises sauvages (1957)
L’ Attente des femmes (1952)
F BER
Monika
Jeux d’été (1950)
F BER
Persona (1966)
F BER
Scènes de la vie conjugale (1974)
F BER
Le Septième sceau (1956)
F BER
Sonate d’automne (1977)
F BER
La Source (1959)
Vers la Joie (1950)
F BER
Sourires d’une nuit d’été (1955)
L’Œil du diable (1961)
F BER
Infidèle, réalisé par Liv Ullmann
F ULL
Ingmar Bergman
Laterna magica
Gallimard, 1987
CIN 791.430 94 BER bio
N.T. BINH
Ingmar Bergman : le magicien du Nord
Gallimard, 1993(Découvertes)
CIN 791.430 94 BER bio
Olivier Assayas et Stig Björkman
Conversations avec Bergman : itinéraire bergmanien
Cahiers du Cinéma, 1990
CIN 791.430 94 BER
Après la répétition (n°394)
Les Fraises sauvages (n°331/332)
Le Septième sceau (n°410)
La Source (n°444)
Sourires d’une nuit d’été (n°454)