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Ravigote, arsenic et vieilles soutanes : une enquête du curé Rouncats
Michel GARDERE
A. Viénot, 2009.
RP GAR
On connaissait Pepe Carvalho (de Manuel Vazquez Montalban), grand amateur de cuisine catalane, Romeo Tarchinini (de Charles Exbrayat) se pourléchant les babines à la simple évocation de la cuisine italienne, voilà le curé Rouncats dont la gourmandise n’a rien à envier à ses confrères détectives.
Nous sommes en Gascogne, dans le petit village de Villenac, et il ne fait pas bon y vieillir. En effet, les papés y meurent les uns après les autres. Un garçon et une fille de 16 ans, l’un dans un fauteuil roulant et l’autre aveugle, trouvent que cela commence à faire beaucoup même si les causes des décès semblent naturelles. Aidés par le curé Rouncats, ils vont mener l’enquête tout en découvrant l’amour. Le curé va devoir fouiller dans les secrets inavouables du village. Heureusement, il est soutenu par la bonne chère qu’il pratique avec assiduité arrosée par des petits vins de pays. (Chaque chapitre se termine par les recettes culinaires que le curé a mitonnées).
Voilà un polar qui sent bon le terroir ! C’est avec beaucoup d’humour que Michel Gardère nous conte, avec l’accent, cette rocambolesque enquête. Il faut se laisser faire car le dépaysement est garanti...
Pascale
La Vie d’une autre
Frédérique DEGHELT
Actes Sud (Babel), 2008.
R DEG
12 mai 1988. Marie fait la fête avec sa bande d’amis : demain, elle commence son nouveau travail dans une société de production télévisuelle. Elle a 25 ans et la vie devant elle. Au cours de la soirée, elle rencontre Pablo : ils flirtent, dansent collés-serrés et passent la nuit ensemble.
Le lendemain, Marie se réveille aux côtés de Pablo... qui lui demande d’accompagner les enfants à l’école ! Mais de quels enfants lui parle-t-il ? Nous sommes le 12 mai 2000. Marie se réveille, elle a 37 ans et un trou de douze ans dans sa mémoire. Que lui est-il arrivé ?
Une très belle surprise ! Comment ai-je pu me laisser emporter par une histoire aussi improbable ? Et pourtant, grâce au talent d’écrivain de Frédérique Deghelt, au récit sans temps mort, on se laisse prendre par cette histoire incroyable sur l’importance des souvenirs mais aussi sur la nécessité de l’oubli et du pardon en amour.
Aurélie
Château de sable
Sc. de Pierre-Oscar LEVY et ill. de Frederik PEETERS
Atrabile, 2010.
BD LEV
Une petite crique isolée, idéale pour les pique-niques. Un long chemin pour y parvenir. A l’abri des regards, quelques personnes convergent vers la plage : deux couples avec enfants, un étrange trio, un émigré clandestin... Par le plus grand des hasards ? Pas si sûr. Bientôt tous comprennent qu’il se passe vraiment des choses étranges à l’ombre du parasol : le temps passe en accéléré, faisant des tout jeunes enfants des parents, et de leurs parents des mourants... Fuir ? Impossible ! Car tous ressentent une force terrible qui semble hanter le lieu, une force qui les empêche de repartir, de reprendre le chemin en sens inverse.
Cette bande dessinée est d’une grande beauté... et en même temps effroyable. A l’instar d’une fable fantastique les auteurs plongent leurs personnages dans une situation insoutenable : ne pas avoir le temps de se préparer à la mort. Mais comme dans toute fable, la réalité est à peine exagérée : ces personnages qui se débattent, jouissent, cherchent à fuir, construisent seuls des châteaux de sable, sont nos doubles fictifs, nos frères de destin, écrasés par le soleil de cette plage éternellement solitaire. Absurdes et tragiques à la fois.
Olivia
La Mère de Dieu dans les neiges de sang
Erémeï AÏPINE (forme rejetée de Ajpin, Eremej Danilovi)
Paulsen, 2010.
R AJP
Au début des années 30, les Russes veulent sédentariser et enlever leur identité aux peuples du nord de la Sibérie. A la suite de la profanation d’une de leurs îles sacrées par les Rouges, 80 familles ostiakes et samoyèdes (peuples appelés aujourd’hui respectivement khantys et nénètses) du haut Kazym se réunissent pour élire un nouveau chef et décident de se battre contre les Rouges « jusqu’à la mort » s’ils viennent. Et les « Rouges » viennent… et la neige se teinte de rouge : ce sont les massacres du Kazym.
L’héroïne de ce roman survit, avec quatre de ses enfants, à l’un de ces massacres. Pour sauver sa progéniture, celle qui est toujours appelée « la Mère des enfants » commence un long voyage en traîneau. C’est un voyage initiatique au cœur d’un univers glacé. Soutenue par la mémoire de son peuple, une culture millénaire et une volonté presque animale, cette mère réussira à sauvegarder son dernier enfant de la dureté de la nature et de la barbarie des hommes.
Le style poétique et les lentes répétitions font de ce texte un véritable chant puissant et envoûtant. On n’en sort pas indemne.
Dans le monde des peuples autochtones sibériens, Erémeï Aïpine est une grande figure. En 1990, l’Association des peuples du Nord, de la Sibérie et de l’Extrême-Orient fut créée à Moscou. En 1994, Aïpine en devint président et fit à l’ONU un discours extrêmement important qui permit à ces peuples de commencer à relever la tête et à se réapproprier leur culture.
Jane
Mississippi
Hillary JORDAN
Belfond (Littérature étrangère), 2010.
R JOR
Nous sommes dans les années 40 dans le sud des