Malgré la légende agrémentée par lui-même et Apollinaire, les célèbres grandes jungles du Douanier Rousseau furent toutes composées à Paris. Quintessence de son imagination créatrice, les jungles de Rousseau constituent le cœur de l’exposition du Grand Palais.
Exposition, Galeries nationales du Grand Palais, 15 mars - 19 juin 2006
Repères chronologiques
1844 - Naissance de Henri Rousseau à Laval.
1863 - Employé dans une étude d’avoué. A la suite d’une petite fraude, il s’engage dans l’Armée et fera croire plus tard qu’il a participé à la campagne du Mexique.
1871 - Préposé à l’octroi de Paris, et non douanier comme l’indique son surnom.
1884 - Autodidacte, il obtient une carte de copiste au Louvre et étudie Paolo Uccello en particulier.
1886 - Expose pour la première fois au Salon des Indépendants, introduit par Paul Signac.
1889 - Marqué durablement par les paysages exotiques de l’Exposition universelle de Paris.
1895 - Sur les conseils d’Alfred Jarry, Rémy de Gourmont lui commande une lithographie d’après son tableau « Les horreurs de la guerre », qui fut publiée dans la revue L’Ymagier.
1899 - Ecrit un drame, vend des portraits à bas prix et donne des cours de solfège aux enfants de Plaisance, son quartier à Paris.
1906 - Rencontre Guillaume Apollinaire, Pablo Picasso, Robert et Sonia Delaunay, et commence à vendre à des collectionneurs.
1910 - Meurt à Paris.
Malgré la légende agrémentée par lui-même et Apollinaire, les célèbres grandes jungles du Douanier Rousseau furent toutes composées à Paris. Les mises en scène exotiques que donne à voir la capitale en cette fin de XIXème siècle les ont inspirées. Cependant ce n’est pas la forêt vierge en tant que jardin botanique ou zoologique qu’il peint, mais la forêt avec ses épouvantes et ses beautés, dont nous rêvons enfants [...] C’est la forêt en tant qu’aventure fantastique » a pu dire un critique. Quintessence de son imagination créatrice, les jungles de Rousseau constituent le cœur de l’exposition.
Afin de mieux cerner le processus de création du peintre, une série exceptionnelle de 12 jungles est confrontée à d’autres œuvres, portraits, paysages urbains et allégories. Dans un jeu de miroir les unes semblent répondre aux autres : là où, dans les jungles, l’étrange prend l’apparence du familier, ailleurs c’est le familier qui devient étrange. Un art du détournement qui fait de Rousseau un immédiat précurseur du surréalisme. De fait, s’enracinant dans la problématique des dernières années du XIXème siècle (académisme, exotisme...), son œuvre reconnu d’abord par les artistes de l’avant-garde demeure inclassable et annonce nombre d’interrogations propres au siècle suivant.
Au total 50 tableaux majeurs sont présentés dans l’exposition suivant un parcours plutôt chronologique jalonné de deux sections documentaires. Celles-ci, riches d’un matériel nouveau sont consacrées l’une à la personne du Douanier Rousseau et au Paris de l’époque, l’autre à ses sources d’inspiration.
Tu te souviens Rousseau, du paysage aztèque,
Des forêts où poussaient la mangue et l’ananas
Des singes répandant tous le sang des pastèques
Et du blond empereur qu’on fusilla là-bas.
Les tableaux que tu peins, tu les vis au Mexique.
Apollinaire - Ode à Rousseau, 1908
Espace Arts
Gérard-Georges LEMAIRE
Henri Rousseau, dit le douanier
Cercle d’art, 1997
(Découvrons l’art)
ART 759.05 ROU
En commande
Le douanier Rousseau : jungles à Paris
Catalogue de l’exposition
Les jungles de Rousseau
Gallimard (Découvertes)
Henri Rousseau, dit le douanier
ACR (Poche Couleur)
Pôle Jeunesse
Caroline BLANC
Le douanier Rousseau
Gamma, 1995
(Regarde avec... )
JEU 759.05 ROU
Gilles PLAZY
Le douanier Rousseau
Skira, 1992
(Un dimanche avec... )
JEU 759.05 ROU