La 4e édition du Piano Day, lancé par le compositeur Nils Frahm, a eu lieu le 29 mars. Cette date n’a pas été choisie au hasard, elle correspond au 88e jour de l’année, soit le nombre de touche d’un piano. L’instrument et les pianistes deviennent les rois d’une journée grâce à de nombreux événements à travers le monde. Pour cette année 2018, un petit coup de projecteur sur les femmes est plus que de d’actualité.
Pianiste incontournable depuis les années 60, Martha Argerich (1941-) est douée d’une grande maîtrise technique et d’une personnalité affirmée et charismatique. Elle se produit sur scène dès son plus jeune âge en Argentine, son pays natal, puis embrasse une carrière de soliste internationale jalonnée de succès, tout en gardant jalousement son indépendance artistique. Son jeu se caractérise par une grande vitalité, la rapidité de ses tempos et sa vivacité rythmique.
Complete concerto recordings / Prokofiev, Mozart, Beethoven
Claudio Abbado, Mahler Chamber Orchestra
Deutsche Grammophon, 2014
MUS 311 ARG
Khatia Buniatishvili (1987-) découvrent le piano dès son plus jeune âge et à seulement six ans, elle se produit pour la première fois. Elle étudie au conservatoire d’État de Tbilissi et remporte en 2003 le prix spécial du Concours de piano Horowitz puis elle part étudier à l’Académie de musique de Vienne. La pianiste connait une ascension fulgurante en remportant le 3e prix et le prix du public du prestigieux Concours Rubinstein, à TelAviv. Sa personnalité est jugée parfois trop présente dans ses interprétations. Son jeu est tantôt fougueux, tantôt délicat, toujours imprévisible, jamais académique.
Kaleidoscope / Stravinsky, Ravel, Mousorgski
Sony Music, 2016
MUS 311 BUN
Brigitte Engerer (1952-2012) commence la musique à cinq ans et entre au Conservatoire de Paris ou elle obtient à quinze ans un 1er prix de piano, première nommée à l’unanimité. Lauréate du concours international Marguerite Long à seize ans, elle accepte alors une invitation du Conservatoire de Moscou ou elle suit des cours de perfectionnement. Elle est ensuite lauréate des concours internationaux Tchaïkovsky et Reine Élisabeth de Belgique. Son infaillibilité, y compris dans les concertos romantiques les plus redoutables, sa présence rayonnante n’occultent pas un tempérament plus torturé, raffiné et sensible. Il suffit de l’écouter pour se rendre compte de la délicatesse et de la subtilité de son jeu, ainsi que sa maturité et sa grande sensibilité.
Les Saisons / Tchaïkovski
Classics and Jazz France, 2012
MUS 3 TCH 11.11
Hélène Grimaud (1969-) étudie le piano dans sa ville natale Aix-en-Provence. Après un passage au Conservatoire de Marseille, elle est reçue, à treize ans, au Conservatoire de Paris. Elle en ressort trois ans plus tard avec un 1er prix de piano. Ses premiers disques, à 17 ans, font tendre l’oreille : grande maturité artistique, sens de la sonorité, univers poétique malgré un manque de puissance et un répertoire peu étendu.
Credo / Beethoven, Coriglaino, Pärt
Esa-Pekka Salonen, Orchestre symphonique de la Radio suédoise
Universal, 2003
MUS 311 GRI
Clara Haskil (1895-1960) révèle très tôt des dons stupéfiants pour la musique. Elle entre au Conservatoire de Bucarest où elle étudie le piano et le violon. Elle décide de partir pour la France et suit les cours du Conservatoire de Paris où elle n’obtient que le 2e prix de piano, mais remporte, au concours de l’Union française de la jeunesse, un 1er prix... de violon, instrument dont elle jouait superbement avant qu’une scoliose ne l’oblige à l’abandonner. Malgré son immense talent, la pureté de son jeu et son total effacement derrière la partition, Clara Haskil fut durant trente ans la mal-aimée du public, en raison sans doute de son manque d’aisance sur scène, son trac perpétuel, aggravés par les deux guerres mondiales, n’ont pas favorisé l’essor de sa carrière.
Hommage / Clara haskil, Dinu Lipatti
Harmonia Mundi, 2000
MUS 311 HAS
Momo Kodama (1972-) a un an lorsque sa famille vient vivre en Allemagne ou elle débute le piano dès l’âge de trois ans. Dix ans plus tard, elle intègre le Conservatoire de Paris et obtient le 1er prix du Concours International d’Épinal puis l’année suivante les 1er prix de piano et de musique de chambre à l’unanimité du Conservatoire. Son jeu se caractérise par une froide définition et un toucher immaculé et diligent. Sa double culture japonaise et européenne étoffe un répertoire volontiers tourné vers la musique moderne et contemporaine.
Point and line / Debussy, Hosokawa
Momo Kodama
ECM Records, 2017
MUS 311 KOD
Lili Kraus (1903-1986) a commencé des leçons de piano à l’âge de six ans, et deux ans plus tard, elle est inscrite à l’Académie de musique de Budapest, puis se rend à Vienne pour continuer ses études. Une fois diplômée, elle reçoit des leçons particulière de piano de Béla Bartók en personne. Lili Kraus était une pianiste avec une forte personnalité qui imprégnait toute la musique qu’elle jouait. Son jeu est à l’image de son nom : liquide et limpide comme Lili, incisif et sonore comme Kraus.
5 Sonates pour violon et piano / Beethoven
Szymon Goldberg
Dante, 1999
MUS 3 BEE 12.41
Marielle (1950-) et Katia (1952-) Labèque sont deux sœurs pianistes qui se produisent majoritairement en duo. Elles entrent au Conservatoire de Paris et y obtiennent toutes deux un 1er prix de piano. Rapidement, elles s’intéressent au répertoire à quatre mains. Ce dernier est d’ailleurs très large et éclectique, allant de la musique baroque à des compositeurs contemporains. Plusieurs œuvres ont été écrites pour elles (Water Dances de Michael Nyman par exemple). Leur jeu est d’une grande habilité technique ainsi que d’une excellente intuition interprétative.
Invocations / Debussy, Stravinsky
Deutsche Grammophon, 2016
MUS 311 LAB
Initiée au piano à quatre ans, Lise de la Salle (1988-) donne son premier concert à neuf ans. Lauréate de nombreux concours en France et à l’étranger, elle obtient un 1er prix à l’unanimité du jury au Conservatoire de Paris. Elle démontre dans son jeu d’un aplomb pianistique jamais démonstratif et d’une musicalité sans la moindre affectation, une sonorité puissante et nourrie avec une impressionnante main gauche.
Rachmaninov - Ravel
Naive, 2007
MUS 311 LAS
Le piano qu’elle pratique dès l’âge de cinq ans devient pour Maria João Pires (1944-) son terrain de jeu favori et à sept ans, elle ressort lauréate d’un concours national des jeunes musiciens. Diplômée du Conservatoire de Lisbonne, elle obtient une bourse pour étudier en Allemagne où elle reste cinq ans. En 1970, Maria João Pires est révélée sur la scène internationale en remportant le premier prix du Concours du bicentenaire Beethoven à Bruxelles. Maria João Pires offre un jeu tout en finesse, sans emphase, tout en intériorité et avec un excellent toucher.
Kinderszenen Waldszenen / Robert Schumann
Warner, 1985
MUS 3 SCH 11.11
Et aussi :
Vanessa Benelli Mosell (1987-)
Echoes / Glass, Rachmaninov
Henri Demarquette
MUS 4 GLA 12
Célimène Daudet (1977-)
Messiaen—Debussy
MUS 3 MES 11.11
Anna Magdalena Kokits (1988-)
Solo piano pieces / Ernst Toch
MUS 3 TOC 11.11
Anne Queffélec (1948-)
Satie & compagnie / Érik Satie
MUS 3 SAT 11.11
Beatrice Rana (1993-)
Goldberg variations, BWV.988 / J-S Bach
MUS 3 BAC 11.11