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Paul Claudel naît le 06 août 1868 à Villeneuve-sur-Fère. Il est le frère cadet de Camille Claudel, la sculptrice. Il passe les premières années de sa vie en Champagne, scolarisé d’abord à l’école chez les sœurs, puis au lycée de Bar-le-Duc, avant d’entrer au lycée Louis-le-Grand en 1882, date à laquelle ses parents s’établissent à Paris.
A quinze ans il écrit son premier essai dramatique : "L’Endormie", puis, dans les années 90, ses premiers drames symbolistes ("Tête d’Or", "La Ville"). Mais c’est l’année 1886 qui va se révéler décisive pour le jeune Claudel, par sa rencontre avec Dieu, lors d’une fulgurante conversion, la nuit de Noël à Notre-Dame.
Parallèlement à ses activités d’écrivain, Paul Claudel mène pendant près de quarante ans une carrière de diplomate. Reçu en 1890 au petit concours des Affaires étrangères, il est nommé en 1893 consul suppléant à New York, puis gérant du consulat de Boston en 1894. De la Chine (1895-1909) à Copenhague (1920), en passant par Prague, Francfort, Hambourg (où il se trouve au moment de la déclaration de guerre) et Rio de Janeiro... Ses fonctions le conduisent à parcourir le monde. C’est au titre d’ambassadeur de France qu’il séjourne à Tokyo (1922-1928), à Washington (1928-1933), et enfin à Bruxelles, où il achève sa carrière en 1936.
Son œuvre est empreinte d’un lyrisme puissant où s’exprime son christianisme. C’est à la Bible qu’il emprunte sa matière préférée : le verset dont il use autant dans sa poésie ("Cinq grandes Odes"), ses traités philosophico-poétiques ("Connaissance de l’Est", "Art poétique") que dans son théâtre ("Partage du Midi"). Œuvres de maturité, la trilogie dramatique : "L’Otage" — "Le Pain dur" — "Le Père humilié", puis "L’Annonce faite à Marie", et enfin "Le Soulier de satin", son œuvre capitale, lui apportent la gloire. "Le Soulier de satin", pièce épique et lyrique à la fois, où convergent tous les thèmes claudéliens. D’une longueur inhabituelle pour la scène, elle fut représentée à la Comédie française pendant l’Occupation. Mais nul n’en tint rigueur à Claudel, pas plus que de son "Ode au maréchal Pétain", car là aussi sa conversion fut rapide.
Avec Maurice Garçon, Charles de Chambrun, Marcel Pagnol, Jules Romains et Henri Mondor, il est une des six personnes élues le 4 avril 1946 à l’Académie française lors de la deuxième élection groupée de cette année visant à combler les très nombreuses places laissées vacantes par la période de l’Occupation. Il est reçu le 13 mars 1947 par François Mauriac au fauteuil de Louis Gillet.
Il meurt en 1955 et est enterré dans le parc du château de Brangues dont il était propriétaire depuis 1927.
Cette bibliographie est un aperçu non exhaustif des œuvres de Paul Claudel disponibles à la médiathèque.
Théâtre : Tête d’Or ; Partage de Midi ; L’Annonce faite à Marie ; L’Otage ; Le Soulier de Satin
Gallimard, 1966
842 CLA
"Tête d’Or" est la première grande pièce de Claudel qui en publie une première version en 1890. Toutefois, il retravaille le texte et le fait paraître en 1901 dans sa version définitive. "Tête d’Or" illustre l’accomplissement du don total de soi, qui annonce le sacrifice réciproque de Rodrigue et de Prouhèze dans "Le Soulier de satin".
Le Pain dur
Gallimard, 1964
842 CLA
Entre 1911 et 1916 une trilogie moderne, "L’Otage","Le Pain dur", "Le Père humilié", qui fait penser à l’Orestie d’Eschyle. Cette fresque va de la Révolution au Second empire. L’histoire de la famille noble des Coûfontaine et de celle roturière des Turelure croise la grande histoire. "Le Pain dur" commence en 1830 alors que s’instaure en France la monarchie constitutionnelle, que débute la colonisation, que les pays de l’est s’entre-déchirent et que s’amorce l’essor industriel et technologique qui va mettre définitivement la bourgeoisie aux commandes de la société.
Théâtre I et II
Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1992
842 CLA T1 et T2
"Lechy Elbernon. - Moi je connais le monde. J’ai été partout. Je suis actrice, vous savez. Je joue sur le théâtre. Le théâtre. Vous ne savez pas ce que c’est ?
Marthe. - Non.
Lechy Elbernon. - Il y a la scène et la salle. Tout étant clos, les gens viennent là le soir, et ils sont assis par rangées les uns derrière les autres, regardant.
Marthe. - Quoi ? Qu’est-ce qu’ils regardent, puisque tout est fermé ?
Lechy Elbernon. - Ils regardent le rideau de la scène. Et ce qu’il y a derrière quand il est levé. Et il arrive quelque chose sur la scène comme si c’était vrai [...]. Je les regarde, et la salle n’est rien que de la chair vivante et habillée. Et ils garnissent les murs comme des mouches, jusqu’au plus fond. Et je vois ces centaines de visages blancs. L’homme s’ennuie, et l’ignorance lui est attachée depuis sa naissance.
Et ne sachant de rien comment cela commence ou finit, c’est pour cela qu’il va au théâtre.
Et il se regarde lui-même, les mains posées sur les genoux.
Et il pleure et il rit, et il n’a point envie de s’en aller."
Extrait tiré de "L’Echange"
Le Soulier de satin
Mise en scène d’Olivier Py, réalisation de Vitold Krysinsky
Avec Jeanne Balibar, Philippe Girard, Miloud Khétib
Sopat, 2009
T SOU
Une femme a senti qu’en courant à sa joie, elle risquait fort de courir à sa perte. Elle recourt donc à une ruse toute simple et digne d’un cœur d’enfant : mettant la Vierge dans sa confidence, elle l’engage pour moitié dans son aventure et laisse entre les bras de son image l’un de ses souliers. Prouhèze, désormais - tel est son nom - sera vouée à boiter, et ne pourra plus faire un pas dans l’existence sans être protégée, y compris contre elle-même, par cette boiterie.
Poésies
Gallimard (Poésie), 1970
841 CLA
"Le poète seul a le secret de cet instant sacré, où la piqûre essentielle vient soudain introduire au travers d’un monde suspendu de souvenirs, d’intentions et de pensées, la sollicitation d’une forme. C’est là ce que je nomme l’âme de l’œuvre..."
Cinq grandes odes : Processionnal pour saluer le siècle nouveau
La Documentation française, 1990
841 CLA
"L’homme de 31 ans qui regagne la France en janvier 1900 a déjà vécu deux conversions : de l’évidence scandaleuse de 1886 à l’adhésion à l’Eglise, après quatre années de lutte, en 1890."
Le Chemin de la Croix, op.29 : 14 stations pour orgues et récitant sur un poème de Paul Claudel
Marcel Dupré
Solstice, 2001
3 DUP 11.31
"J’avais complètement oublié la religion et j’étais à son égard d’une ignorance de sauvage. La première lueur de vérité me fut donnée par la rencontre des livres d’un grand poète, à qui je dois une éternelle reconnaissance, et qui a eu dans la formation de ma pensée une part prépondérante, Arthur Rimbaud. La lecture des "Illuminations", puis, quelques mois après, d’ "Une saison en enfer" , fut pour moi un événement capital. Pour la première fois, ces livres ouvraient une fissure dans mon bagne matérialiste et me donnaient l’impression vivante et presque physique du surnaturel."
Conversations dans le Loir-et-Cher
Gallimard (L’Imaginaire),1984
844 CLA
"Tout ce qui s’agite de souvenirs et d’idées hétéroclites dans la tête d’un voyageur comme les clous dans une calebasse mexicaine, tout ce qui peut s’arranger entre elles d’accrochements arbitraires, est assez bien représenté, comme du coq à l’âne, par la conversation intempestive et disjointe qu’entretiennent à la faveur d’une promenade sur l’eau ou d’une panne d’automobile quelques pèlerins de cet itinéraire éternel qui va de nulle part à n’importe où."
L’Argent, Dieu et le diable : face au monde moderne avec Péguy, Bernanos, Claudel
Jacques JULIARD
Flammarion, 2008
844 JUI
L’historien récuse le qualificatif d’écrivain catholique pour Péguy, Bernanos et Claudel et démontre que leur point commun est plutôt leur anti-conformisme. Il souligne l’actualité de leur dénonciation de la mercantilisation du monde, de la disparition des valeurs et de la mise en danger de la nature, et voit en eux des modèles de l’intellectuel moderne.
Claudel
Messidor (Europe), 1982
844 CLA
"Le poète nouveau est un poète neuf, dont la voix n’a encore jamais été entendu et pourtant cette voix est en un certain sens celle de tout le monde. Il suffit qu’on la sache déchiffrer et aussitôt on la reconnaît".
Correspondance
Camille CLAUDEL. Edition de Anne Rivière et Bruno Gaudichon
Gallimard (Art et artistes), 2003
783.92 CLA
Une nouvelle approche de la vie de Camille Claudel, à travers les lettres envoyées à son frère Paul, à sa mère, ou à Rodin, son professeur, ainsi qu’un ensemble de correspondances non expédiées ou non reçues par l’artiste, adressées à une amie anglaise, au critique Gustave Geffroy... et conservées dans divers dossiers médicaux des hôpitaux psychiatriques qu’elle a fréquentés.
La Passion de Claudel : la vie de Rosalie Scibor-Rylska
Thérèse MOURLEVAT
Edition de la Loupe (Histoire de vie), 2003
GCE 840 CLA BIO
A partir d’archives et de confidences recueillies auprès de Louise, née de leurs amours tumultueuses, cette biographie révèle la vie et la personnalité de la femme que Claudel a passionnément aimée pendant deux ans en Chine. Sur ce mystère profond, seul le personnage d’Ysé qui incarne cet amour secret, dans "Partage de midi", aurait levé un peu le voile.
Paul Claudel
Marie-Josèphe GUERS
Actes Sud, 1987
840 CLA BIO
"Mon intention n’est pas de livrer une simple biographie de Paul Claudel, laquelle n’offrirait de l’homme et du créateur qu’un point de vue extérieur. Ma démarche a consisté à voir Claudel de l’intérieur, à travers ses œuvres. Mon ambition, à éclairer certains aspects, plus oubliés, ou moins bien compris [...]. J’ai conscience qu’il peut rester, entre mon désir de découvrir un Claudel plus vrai et le résultat auquel j’ai abouti, un fossé infranchissable [...]. Paul Claudel demeure , avec son mystère d’individu unique."
Paul Claudel
Louis PERCHE
Seghers (Poètes d’aujourd’hui), 1970
844 CLA
"En entrant au sein de l’œuvre de Claudel, il convient d’oublier les vues classiques, trop scolaires, que nous pouvons avoir de la poésie [...]. Considérons seulement un homme qui écrit et qui parle, qui s’est avancé et s’est fait voir et entendre, dont les livres offrent des intentions et des actes et que nous trouvons plaisir à étudier dans son rôle et ses manifestations".
Paul Claudel et la conversion
Pierre SIPRIOT
Edition du Rocher (Les Cahiers du Rocher),1986
844 CLA
"Toute l’œuvre de Claudel est l’attente dans le silence du bonheur du Ciel, c’est-à-dire de la préférence d’un autre à soi-même en toute chose".
L’Encyclopædia Universalis à partir des postes de la médiathèque : plusieurs articles consacrés à "Paul Claudel", aux œuvres "La Connaissance de l’Est" et "Le Soulier de Satin"