Le Post-Punk
Le post-punk, est un courant musical apparu vers la fin des années 1970, en écho à la déferlante punk marquée par un certain radicalisme et souvent associé, au mouvement new wave. Le post-punk assume l’héritage punk et une certaine indépendance vis-à-vis de l’industrie musicale. Cependant, le son est généralement plus complexe et ’’arty’’ que celui du punk rock classique, qui lui est beaucoup plus direct et violent. Cette tendance se traduit dans l’invention d’une musique plus expérimentale, plus radicale et peut-être plus rebelle en ce sens.
JOY DIVISION
Heart and soul
[Warner Music]
Enr. de 1978 à 1980
2 JOY disponible ?
Joy Division est devenu une référence absolue, un nom synonyme d’excellence. Ce coffret sera pour tout le monde - initiés ainsi que novices - l’occasion de redécouvrir un groupe profondément novateur. Aucun membre du groupe n’était un instrumentiste hors pair, Ian Curtis était loin d’être un chanteur, et pourtant, l’ensemble des sons produits par ces quatre-là fonctionnait à merveille sur l’auditeur. Les idées fourmillent dans tous les morceaux ou presque de Joy Division, tant sur le plan de la composition que sur celui du son. Tout cela a abouti à une œuvre musicale sans pareil : cette musique du corps et de l’esprit qu’il nous est donné de retrouver sur "Heart and soul", à travers un voyage dans toute la discographie de Joy Division. Bien sûr, les grands classiques sont là : les premières bandes de l’époque Warsaw et du EP "Ideal for living", les morceaux épidémiques de ’’Unknown pleasures’’ et de nombreux titres rares ou inédits.
TALKING HEADS
Talking Heads 77
[Sire Records/ Warner / Rhino]
Enr. 1977
2 TAL disponible ?
1977, en pleine vague punk anglaise, quatre étudiants de New York inventent une nouvelle recette. Avec une rythmique sèche inspirée du funk, un héritage de la pop 60’s et une attitude intello toute new-yorkaise, ils sortent un premier album qui prend franchement ses distances avec la production du moment. Tout à la fois pop et monté sur élastiques, "77" concilie ainsi la danse et l’intellect. Au fil du temps, "77" est devenu un album capital, souvent cité comme l’un des plus importants de l’histoire de la pop.
DEVO
Q : Are we not men ? A : We are Devo
[Warner Bros. Records / Virgin]
Enr. 1978
2 DEV disponible ?
Groupe à succès dans années 80, Devo livre en 1978 son premier album et bouscule le rock tant au niveau du son que de l’image. Produit par Brian Eno, l’album a été enregistré en Allemagne au Conny’s Studio de Conrad Planck. Ingénieur du son sur ce disque, ’Conny’ Planck est un des pionniers de l’expérimentation électronique des années 60, et figure emblématique du krautrock. A mi-chemin entre punk et new-wave, la musique de Devo mélange guitares dissonantes, synthétiseurs et voix rocambolesques. Provoquant, Devo raille la société de consommation et la vertu américaine avec des paroles décalées. Bien que prônant la régression de l’homme, Devo propose ici un disque novateur, annonciateur du son des 80’s ; et figurant parmi les pièces maîtresses de la scène post-punk internationale.
GANG OF FOUR
Entertainment !
[EMI]
Enr. 1979
2 GAN disponible ?
1977, quatre jeunes étudiants anglais dans la ville de Leeds, quatre musiciens provenant de la fameuse working class anglaise décident de former un groupe. Jon King au chant, Andy Gill a la guitare, Dave Allen à la basse, et Hugo Burnham à la batterie. En pleine vague punk, Gang Of Four couple un son résolument punk, bruitiste et minimaliste avec une influence funky. On ajoute à cela les ruptures et l’urgence qui fait basculer Gang Of Four dans la majeure mouvance post-punk. On saupoudre le tout du chant de Jon King que l’on a toujours rapproché de celui de Mark E. Smith de The Fall. Gang Of Four ne serait pas Gang Of Four sans son engagement politique. Les chansons sont parsemées de textes d’idéaux politiques, de critiques de la Grande-Bretagne, du Tchatcherisme etc... Le sommet de leur carrière sera leur premier album, l’éternel classique ’’Entertainment !’’, brique de base de très nombreux groupes qui se seront inspirés allègrement de ce son fantastique qui régit cet album résolument post-punk.
WIRE
Chairs missing
[Harvest / EMI /Pink Flag]
Enr. 1978
2 WIR disponible ?
Dix mois à peine après "Pink Flag" (1977), Wire signe un nouveau coup de maître avec "Chairs Missing" (1978), qui marque une transition brutale, entre le son sans concession de leur premier opus, et l’ambiance bien plus posée de "154" (1979). Les différents titres ont pour particularité commune d’être très envoûtant. La bande à Newman joue une musique post-punk particulièrement ambiante et atmosphérique, délaissant un peu leur minimalisme d’antan. Et au final, le verdict est sans appel : il est impossible de résister à ce tourbillon de morceaux qui s’enchaînent alors vite, très vite, qu’ils soient pop, coldwave ou punk.
The FEELIES
Crazy rhythms
[Stiff Records / Domino]
Enr. 1980
2 FEE disponible ?
Il est urgent de réhabiliter The Feelies, car le fait que ce groupe pétri de talent soit méconnu -voire inconnu- est une totale hérésie."Crazy Rythmns" paru en 1980, est leur premier album et c’est une merveille absolue, une façon nouvelle de mêler voix et guitares, des riffs giclants, des envolées tourbillonantes , une rythmique époustouflante et un tempo unique qui lorgne évidemment du coté du Velvet Underground, dont The Feelies se revendiquent les fils spirituels. Elu en 78 meilleur groupe underground de New-York, The Feelies sont déjà un groupe culte de la scène branchée américaine à la sortie de ce premier disque. Le rendez -avec le succès public n’aura pas lieu, mais il est urgent de redécouvrir cet album essentiel. Réhabilitation d’urgence.
PERE UBU
The Modern Dance
[Blank Records / Geffen]
Enr. 1978
2 MOD disponible ?
Pere Ubu, de Cleveland, n’était pas un groupe comme les autres. Son punk jouait la carte de la surprise, aimait à déstabiliser l’auditeur. Derrière le micro, le gargantuesque David Thomas et le guitariste habité Tom Herman, capable de tous les exploits. On dirait les enfants illégitimes du Captain Beefheart ! Sans jamais vraiment modifier la structure traditionnelle de la chanson, ils distillent un peu partout des gouttes de poison - et le résultat est pour le moins exaltant. A elle seule, la voix de David Thomas peut littéralement bouleverser des êtres émotionnellement fragiles ! Une expérience à tenter ! De l’art-punk de grande classe, totalement valable encore aujourd’hui, qui indiquait que le punk pouvait aussi explorer des terres inconnues.
MARQUIS DE SADE
Dantzig Twist
[Pathé]
Enr. 1979
2 MAR disponible ?
Originaire de Rennes, Marquis de Sade pratiquait un rock minimaliste à l’esthétique froide et dépouillée, influencé par des groupes tels que le Velvet Underground (dont il reprendra le ’’White Light/White Heat’’), Roxy Music, Télévision et Joy Division. Emmené par ses deux leaders, Philippe Pascal au chant et Franck Darcel à la guitare, le groupe constituait également un vrai régal à voir sur scène. Leur 1er album " Dantzig Twist", paru fin 1979, demeure l’un des chefs d’œuvre du rock français.
TUXEDOMOON
Desire
[Crammed Discs]
Enr. 1981
2 TUX disponible ?
Sur les terres du rock expérimental, très fréquentées ces dernières années, Tuxedomoon était sans doute en avance sur son temps.Tuxedomoon est réellement un groupe à part et inclassable. A part car ce sont des Californiens exilés (volontairement) en Europe, chose assez rare. Inclassable donc, Tuxedomoon l’est par ses velléités avant-gardistes, expérimentales. ’’Desire’’, sorti en 1981, est leur second album, résultat concret de recherches sonores. Un mélange de cold-wave, de jazz, de musique expérimentale électronique, de folklore tzigane et en même temps rien de tout ça. Le chant, les claviers et le saxo de Steven Brown, et le violon de Blaine L . Reininger, qui joue aussi du clavier, membres fondateurs et anciens étudiants en musique électronique, forment l’ossature du groupe. Mais la basse à la fois très souple, presque jazzy, et très dure, presque robotique, de Peter Principle, est aussi pour beaucoup dans le son de l’album. Ces deux derniers se chargeant aussi des guitares. A cela s’ajoute le chant de Winston Tong. Pas de batterie, donc, mais une boîte à rythmes. Et un violoniste et un violoncelliste ont participé à l’album. Pour ceux qui s’aventureraient en toute innocence dans l’univers de Tuxedomoon, ’’Desire’’ est une porte d’entrée idéale, un philtre de chagrin enivrant. L’album a été réédité, avec en sus le premier single du groupe, "No Tears" enregistré en 1978.