SABA
Jidka : the line
Riverboat
013.2 SAB
Son premier album, Jidka (the line) qui se compose de 12 titres pratiquement chantés en somalien, est une merveille. En somalien, la ligne, la route, se dit Jidka, c’est de cette démarcation qui permet les rencontres comme celle de son père italien et de sa mère somalienne, que Saba s’est inspirée pour parler à travers sa musique et ses chansons des femmes africaines, de la paix, de la vie.
Tabu Ley ROCHEREAU
The Voices of lightness
Stern’s Music
014.2 ROC
Né sous l’occupation belge, le compositeur congolais Tabu Ley Rochereau est l’une des icônes musicales les plus célèbres en Afrique. Tout au long d’une carrière qui a démarré en 1959, ses 3000 chansons ont fortement contribué à la création de la musique soukouss. Rochereau a été le premier Africain à jouer sur la scène mythique de l’Olympia en 1970 et il a contribué à ouvrir les esprits occidentaux à la musique du Continent Premier. Depuis la fin des années 1990, il a mis de côté sa carrière musicale pour se consacrer à la politique.
COMPILATION
Nigeria disco funk spécial : The sound of the underground Lagos dancefloor 1974 - 1979
Soundway
015.2 A. NIG
Chemises ouvertes, pantalons larges, vous auriez bougé au son de T-Fire, Voices of Darkness, Asiko Rock Group ou Joni Haastrup. Ces héros d’un dancefloor underground très prisé (dont le Suriné de Fela Kuti ou le JuJu Club de Sunny Ade) ont fait transpirer la jeunesse de Lagos et d’autres villes nigérianes pendant plus d’une décennie et ont marqué leur époque en s’appropriant les rythmiques funk et disco que les vents de plusieurs diasporas ont égrainé en passant. Mélangeant ces influences d’outre-Atlantique avec des sons locaux (highlife, afrobeat, percussions...) et autres (soukous, reggae, rock), ces musiciens ont su utiliser la wah-wah à bon escient, comme le montrent admirablement ces 9 pistes acidulées. Comme d’habitude, Soundway nous gâte avec un visuel "funky" et un livret en anglais bien documenté, aux pochettes de vinyles très... parlantes.
Seun KUTI
Many things
Tôt ou Tard
015.2 KUT
Bumcello se sentiraient un peu moins seuls. En effet, si le label Tôt ou Tard, bien connu pour ses artistes de chanson (les connus : Vincent Delerm, Jeanne Cherhal ou les autres : François Audrain, Frank Monnet) a parfois sorti des productions world music (Lhassa, Gianmaria Testa), il n’a guère donné dans la musique dansante Vincent Frèrebeau a dû se dire qu’en signant le fils du grand Fela, les deux de. Avec Seun Anikulapo Kuti et son Many Things, produit par Martin Meissonnier, on allie les deux, et pour les 10 ans de la mort de Fela, on ne pouvait rêver plus belle commémoration qu’une -quasi- réincarnation. Seun Kuti, le plus jeune fils du Black President sort son premier album et se glisse dans la peau de son père en reprenant l’entreprise familiale. Autre symbole éclatant, le fils prodige joue avec l’orchestre de Fela Egypt 80, la garde rapprochée de l’Afro beat en quelque sorte. On sait pourtant que les dynasties, en matière artistique ne sont pas forcément des gages de réussite et qu’il n’existe ni gène de la création ni gène du talent. Rythmique nerveuse et rapide, pamphlet contre le pouvoir en place, l’Afrique et ses plaies, la corruption, la malaria et ses ravages. Fortement politique dans ses paroles, l’afrobeat de Kuti bat fort, comme le coeur du continent africain dont il célèbre à la fois la vigueur et les problèmes. Si Femi avait souhaité marquer la différence avec son père en jouant une musique placée sous moindre influence , Seun assume l’héritage et en fait l’éclatante démonstration. Un pari pourtant peu aisé mais remporté avec panache.
Wasis DIOP
Judu Bek
Think Zink
017.2 DIO
Si vous vous attendiez à la carte postale "tam tam" vous en serez pour vos frais : Judu bék a été mixé par Oz fritz (collaborateur de Tom Waits notamment) et s’ouvre sur des programmations électroniques, et tout l’album flirte gentimment avec modernité discrète et tradition bien vivace, pour former un joli mélange africain et moderne. Avec sa voix chaude et ses climats lents (il n’en sort que rarement, comme sur Automobile mobile, mais pour mieux dénoncer ce monde qui va trop vite), il prouve, comme la Malienne Rokia Traoré récemment, que l’art africain fait pleinement partie de l’art mondial, et cela personne n’aura le culot de le contester.