Par-delà le bord du monde
L’extraordinaire et terrifiant périple de Magellan
Laurence Bergreen
Grasset
LOI 910.4 BER
En 1519, dans le port de Séville, cinq navires s’apprêtent à prendre la mer. Cette armada de deux cent cinquante hommes a pour mission de parcourir les océans, cap ouest, et de trouver les fabuleuses Iles aux Epices, en Indonésie, pour en rapporter des richesses plus précieuses que l’or même : les clous de girofle, le poivre et autres... A la tête de cette fantastique équipée, un homme : Fernand de Magellan. En effectuant le premier tour du monde complet, Magellan changea le cours de l’histoire et transforma à jamais la vision que nous avions de notre planète : l’humanité sort du Moyen Age pour entrer dans la Renaissance.
C’est une odyssée sauvage et somptueuse dans laquelle Laurence Bergreen entraîne son lecteur, fruit d’un travail de recherche et de minutieuse reconstitution historique. Laurence Bergreen, biographe et navigateur, a refait lui-même le voyage de Magellan. Il a ainsi pu retracer l’équipée de Fernand de Magellan. Un grand voyage.
Les Plus beaux récits de voyage
Jean-Pierre Guéno, Roselyne de Ayala
La Martinière
LOI 910.4 GUE
De Sindbad le marin à Titouan Lamazou, du IXe siècle à l’aube du XXIe siècle, explorateurs, marins, marchands, missionnaires, botanistes, géographes, exilés, écrivains, poètes ou soldats... tous ont raconté leurs pérégrinations, leurs découvertes ou leur vision d’un ailleurs réel ou imaginaire. Inventant ou réinventant les fondements de la littérature, ces récits de voyage constituent une bibliothèque idéale, nourrie de toutes les saveurs, de toutes les sensations, de tous les rêves... Des Indes aux Amériques, en passant par la Chine, l’Afrique et les pôles, cette petite anthologie, à travers un choix de 100 manuscrits originaux, nous conduit sur les sentiers intimes des plus grands voyageurs imaginaires ou réels, de l’Odyssée d’Homère, aux découvertes de Surcouf...
Une belle découverte, un document bien illustré.
Pour poursuivre la découverte de la Patagonie, après la belle exposition au musée du quai Branly :
Fous de Patagonie
quatre découvreurs du bout du monde, 1856-1897
Auguste Guinnard
Ed. des Riaux Découvreurs et voyageurs)
LOI 910.4 GUI disponible ?
Dirigée par Chantal Edel, la collection « Découvreurs et voyageurs », présente les meilleurs récits du Tour du Monde, magazine de voyages exceptionnel paru entre 1860 et 1914 dont le but était de faire connaître les découvertes « les plus dignes de confiance, et qui offrent le plus d’intérêt à l’imagination, à la curiosité Son objet même : le spectacle vrai de la nature et de la vie humaine sur toute la surface de la terre. » Les illustrations sont celles de l’époque. La collection commence avec ce rêve de Patagonie.
Immenses territoires balayés par des vents d’une rare violence, mais aussi fjords dentelés où de luxuriantes forêts côtoient des glaces flottantes, la Patagonie et sa Terre de Feu, « Terra nullius » ou « Tierra de nadie », terres de rien et de personne, ne pouvaient qu’attirer d’étranges destins. Voici les récits de quatre hommes d’exception. Vivez la capture du jeune Auguste Guinnard et le séjour au sein des tribus du Cap Horn du Dr Paul Hydes, défenseur des Yaghans, le voyage du Comte Henry de La Vaulx, et celui d’Otto Nordenskjöld, découvreur d’un mylodon préhistorique.
« Toutes ces ombres d’autrefois forment l’âme de la Patagonie, et celle-ci est éternelle ». Jean Raspail, préfacier.
En Patagonie
Bruce Chatwin
Grasset (Les Cahiers rouges)
LOI 910.4 CHA disponible ?
Départ pour une réserve d’excentriques ! Bruce Chatwin nous emmène à l’extrême pointe australe de l’Amérique du Sud où s’étend la Patagonie, siège de l’imagination de l’auteur britannique. Ce dernier en fait le repaire de tous les exclus, hors-la-loi, indésirables et autres rebuts de la planète. Vous y croiserez quelques Mormons ou Boers fuyant qui un pays, qui une désillusion, ou en quête désespérée d’un peu de liberté ; ou encore le fantôme de Butch Cassidy qui y termina sa vie.
L’écriture foisonnante, le ton typiquement britannique, des situations cocasses, des portraits excentriques, voilà de quoi vous faire passer un très bon moment. Pourquoi avoir entrepris un tel voyage ? Tout a commencé avec la découverte d’un fragment de peau de brontosaure sur le buffet de sa grand-mère et, bien plus tard, avec celle d’une carte de la Patagonie chez Eileen Gray, une amie artiste.
"Je décidai de franchir le détroit de Magellan et d’aller en Terre de Feu. Sur la rive nord des premières passes, un phare rayé d’orange et de blanc se dressait au-dessus d’une plage de galets cristallins, tachetée de moules mauves et de l’écarlate de crabes brisés. Au bord de l’eau des huîtriers-pies introduisaient leur bec dans des amas d’algues rubis à la recherche de coquillages. A moins de trois kilomètres, la côte de la Tierra del Fuego barrait l’horizon d’une bande cendrée.
Devant le restaurant de tôle, une colonne de camions attendait que la marée remette à flot les deux chalands de débarquement qui assuraient la traversée."
Ma captivité chez les sioux
Fanny Kelly
Payot
LOI 910.4 KEL disponible ?
Dans les années 1860 aux Etats-Unis, les émigrants partent en foule coloniser l’Ouest, jusqu’alors terre des Indiens et des bisons. Bien que la légende veut que de nombreux convois de chariots traversant le pays étaient soumis aux attaques constantes des bandes indiennes, de telles attaques étaient relativement rares
En 1864, Fanny Kelly, âgée de 19 ans, accompagnée de son mari et de sa fille, se joint à un convoi de quelques personnes, quittant le Kansas à destination de l’Idaho, avec de grands espoirs pour une nouvelle vie. Pour ces voyageurs, le périple s’annonce plein d’aventures, mais aussi romantique dans les grandes plaines, ignorants les hostilités croissantes à cette époque entre les Indiens et certains colons . Délaissant la proposition de rejoindre un convoi plus important, les pionniers poursuivent leur route vers l’ouest.
Le 12 juillet, dans le Wyoming actuel, des Sioux Oglalas attaquent le petit groupe, tuent, pillent puis se retirent en emmenant Fanny et son enfant. La jeune femme est séparée de la fillette dès la première nuit. Au bout de cinq mois, le 12 décembre 1864, Fanny Kelly recouvre la liberté à Fort Sully, dans le Territoire du Dakota.
Captive d’un peuple méconnu et considéré comme violent, Fanny l’aura aussi été d’un peuple lui-même persécuté. La jeune femme raconte ces mois de marches forcées avec les Indiens, passant du statut de captive à celui d’ invité d’honneur, dans un livre paru en 1871, parmi beaucoup d’autres récits plus aguicheurs, bien connu des amateurs des « covered wagon women writing » ou « écrits de chariots » qui constitue le fond de la « Early american literature ».
C’est un récit de captivité féminine, mais, il diffère des autres.
En effet, le récit de Fanny Kelly est précieux : C’est un vécu riche en détails de la vie des Sioux, dont l’auteur a été témoin avant leur anéantissement lors de la campagne du Général Sully ( peu après sa libération). C’est une femme courageuse et intelligente, dépassant sa terreur ou pour mieux la maitriser, qui nous fait part de ses observations presque anthropologiques sur ses ravisseurs. Mais, c’est aussi un témoignage sur la tension entre deux images opposés de l’indien du 18ème siècle : l’indien agresseur sauvage et l’indien victime - une tension qui illustrent le malaise mêlé d’hostilité et de culpabilité au cœur de l’expérience américaine. Ces sentiments mêlés ont conduit aux stéréotypes et malentendus existants encore aujourd’hui. Vous apprendrez beaucoup sur le monde amérindiens, les faits de guerre entre « Blancs et Sioux ».
Si vous avez en tête les grandes plaines, les bisons, les chevaux galopant avec leurs cavaliers portant coiffures de plumes, si John Wayne, la cavalerie s’invitent dans votre imaginaire pour délivrer la captive affolée à la jupe déchirée, ce livre n’est pas tout à fait pour vous. En effet, Fanny Kelly vous entraine sur ses pas mais sans fioriture, avec ses simples observations de jeune femme découvrant l’immensité d’un pays, une nature qu’elle aime et qui l’aidera à maintenir sa raison, cherchant à comprendre ses ravisseurs malgré la cruauté de sa condition.
Le style est simple, alerte. Les paysages se dessinent, l’action se fait, la réflexion s’invite.
« Après la rivière, nous débouchâmes, au-delà des falaises qui nous tenaient prisonniers, dans une vallée charmante au fond de laquelle courait une eau claire dont la fraîcheur se répandait exquisément alentour. Des fleurs aux tons éclatants, ouvraient leurs superbes corolles au soleil naissant, tandis que des bouquets délicats se dissimulaient parmi des profusions d’arbustes ou entre les racines moussues de grands troncs vénérables La beauté de la scène s’en venait narguer mes yeux épuisés, cependant que la déréliction pinçait les cordes de mon cœur. »